Ce qu’il faut savoir du sommet régional sur la sécurité organisé au Nigeria
Le Nigeria accueille samedi un sommet régional sur la sécurité. Une dizaine de chefs d’État, dont le président français François Hollande, sont attendus.
Lutte contre Boko Haram
La lutte contre Boko Haram sera bien sûr au centre des discussions de ce second sommet régional sur la sécurité, à Abuja. Les conclusions de deux journées de rencontres entre experts qui ont lieu en amont du sommet doivent être adoptées samedi 14 mai. Le renforcement de la coopération régionale et le développement du bassin du lac Tchad seront abordés.
« Aujourd’hui, la coopération sous-régionale fonctionne et porte ses fruits. Boko Haram est en phase de réduction de son emprise territoriale. Le mouvement n’est plus dans une stratégie de conquête territoriale », indique une source officielle française de haut niveau.
« Nous avons surtout pris acte de ce que nous avons un ennemi commun », a déclaré le président camerounais Paul Biya lors d’une visite au Nigeria le 4 mai. « Je tiens à féliciter les forces de défense et de sécurité de tous nos pays et la Force multinationale mixte, pour leur vigilance et leur efficacité. Il est aujourd’hui permis d’espérer que Boko Haram, considérablement affaibli, n’aura bientôt plus sa capacité de nuire », a-t-il poursuivi, en plaidant pour une coopération accrue entre les pays de la sous-région.
Une dizaine de chefs d’État
Outre le président Muhammadu Buhari, une dizaine de chefs d’État africains participeront à ce sommet : Patrice Talon (Bénin), Paul Biya (Cameroun), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Ali Bongo Ondimba (Gabon), John Dramani Mahama (Ghana), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), Mahamadou Issoufou (Niger), Macky Sall (Sénégal), Idriss Déby Itno (Tchad), Faure Gnassingbé (Togo).
François Hollande sera le seul président non africain présent. Le Royaume-Uni sera représenté par son secrétaire d’État au Affaires étrangères, les États-Unis par leur secrétaire d’État adjoint.
Rencontre Hollande-Buhari
Ce sommet est également l’occasion pour François Hollande d’effectuer sa première visite officielle au Nigeria depuis l’élection de Muhammadu Buhari, la deuxième depuis le début de son mandat. Un entretien en tête-à-tête entre les deux hommes aura lieu samedi matin. Des accords entre les deux pays doivent en outre être signés. Cette visite revêt une double importance, économique et sécuritaire. Premier pays d’Afrique par son économie et sa population (179 millions d’habitants aujourd’hui, 440 en 2050 selon l’Insee), le Nigeria est le principal partenaire commercial de la France sur le continent, malgré un contexte de baisse importante des prix du pétrole.
Sur le plan sécuritaire, les deux pays ont signé fin avril une feuille de route sur leur coopération militaire. La France fournit notamment au Nigeria des images satellitaires ainsi que d’autres images prises par des chasseurs Rafale basés au Tchad, à N’Djamena, qui survolent la zone du lac Tchad. Elle lui a déjà remis « 2 000 dossiers image » Des Nigérians sont aussi formés à l’interprétation de l’imagerie par le Renseignement militaire français.
L’armée française sert ainsi de facilitateur de dialogue entre d’un côté les Nigérians anglophones, très centrés sur leurs propres intérêts stratégiques, et de l’autre les Tchadiens et les Nigériens avec lesquels elle a l’habitude de travailler, notamment dans le cadre de l’opération antiterroriste Barkhane.
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