L’Afrique centrale apporte son soutien à la lutte régionale contre Boko Haram
Les chefs d’État de la CEEAC se sont réunis lundi à Yaoundé, au Cameroun, pour élaborer une stratégie commune destinée à « éradiquer » Boko Haram. Ils ont notamment annoncé la mise en place d’une « assistance militaire, financière, logistique et humanitaire » pour les États membres visés par le groupe terroriste nigérian.
Selon le communiqué final distribué à l’issue de la réunion de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), lundi 16 janvier, à Yaoundé, les pays membres se sont engagés à "apporter dans l’immédiat un soutien actif (…) au Cameroun, au Tchad et à tout autre État membre de la Communauté qui serait affecté par les actions du groupe terroriste Boko Haram, notamment l’assistance militaire, financière, logistique et humanitaire".
Ils ont également encouragé "particulièrement" le Nigeria, très critiqué pour son incapacité à venir à bout du groupe armé, "à accroître les synergies avec les autres pays du bassin du Lac Tchad". Le Nigeria, le plus touché par l’insurrection de Boko Haram qui en est originaire, n’était pas présent, car il n’appartient pas à la CEEAC. Son armée a annoncé lundi avoir récupéré la ville-garnison stratégique de Monguno, dans l’État de Borno (Nord-Est), qui était tombée le 25 janvier aux mains de Boko Haram.
"Totale impossibilité de compromis"
L’armée nigériane a souvent évoqué des victoires sur Boko Haram, démenties ensuite sur le terrain. Mais si ses déclarations concernant Monguno se confirmaient, cela représenterait un nouveau recul des islamistes, désormais combattus sur le sol nigérian et aux frontières par les soldats de quatre pays : Nigeria, Cameroun, Niger et Tchad. Quelques militaires français sont également présents dans la région.
"Il nous faut éradiquer Boko Haram", avait lancé lundi matin le président camerounais Paul Biya à l’ouverture des travaux de la CEEAC, soulignant "une totale impossibilité de compromis avec les islamistes, "partisans d’une société obscurantiste et tyrannique". Autour de lui étaient présents Idriss Deby Itno (Tchad), Ali Bongo Ondimba (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) et Catherine Samba Panza (Centrafrique), ainsi que des délégations venues de République démocratique du Congo, de Sao Tome et Principe, du Burundi et de l’Angola. Le 7 février, les pays de la région, déjà réunis à Yaoundé, s’étaient engagés à mobiliser 8 700 hommes dans une force militaire multinationale.
Des milliers de civils en fuite
Le Tchadien Idriss Deby, également président en exercice de la CEEAC, a assuré que "Boko Haram n’aura pas droit de cité en Afrique centrale". Son armée intervient depuis début février contre Boko Haram au Nigeria, au Cameroun et au Niger, touchés récemment par des attaques sanglantes du groupe islamiste. Au Niger, les tueries ont fait fuir des milliers d’habitants de Diffa, à la frontière avec le Nigeria, qui affluent à Zinder, la deuxième ville du pays, où plane la peur de l’infiltration d’islamistes. Les autorités nigériennes ont arrêté plusieurs dizaines de personnes à Zinder. Elles ont également annoncé lundi les interpellations de plus de 160 suspects à Diffa.
>> Lire aussi Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun : la bataille contre Boko Haram fait rage
Le président tchadien a exhorté les États de la CEEAC "qui ne sont pas encore touchés" par les attaques des islamistes "à manifester leur solidarité agissante" et invité "la communauté internationale à apporter tout son soutien, matériel, diplomatique, financier, logistique et humanitaire aux efforts de la CEEAC".
(Avec AFP)
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