Woman Deliver : agir vite pour donner une vie meilleure à nos filles

À 16 ans, Maya, de Dolakha au Népal, est déjà mère et épouse. Le Népal a le deuxième taux le plus élevé de grossesse chez les adolescentes en Asie du Sud et il est estimé là-bas qu’une fille sur dix va se marier avant l’âge de 15 ans. Une grande proportion d’entre elles abandonnera l’école.

Maya, elle, a reçu de l’aide pour retourner à l’école et fréquente un Espace Ami des Adolescents pour les filles âgées de 12 à 18 ans. Sur les 22 filles de son groupe, la moitié sont mariées ; certaines sont enceintes ou déjà mères. En mars, Maya a passé ses examens et espère aller à l’université. Elle utilise son expérience pour renforcer la confiance en elles-mêmes des autres filles.

L’histoire de Maya montre que nous devons être optimiste et miser sur le potentiel des filles plutôt que sur leurs difficultés présentes et leur offrant la possibilité d’apprendre, de diriger, de décider et de s’épanouir.

Il est normal d’insister sur les injustices que les filles subissent mais si nous ne valorisons pas aussi les solutions et les progrès que nous avons faits, nous pouvons tomber rapidement dans un constat d’échec.

L’importance de garantir les droits des filles est reconnue dans les Objectifs de Développement Durable, adoptés en 2015. Il est donc temps maintenant de booster le mouvement pour les droits des filles, pour exiger ensemble plus de changements. C’est bien possible !

Imaginez si la grossesse précoce, le mariage des enfants, les mutilations génitales étaient traités avec le même impératif de résultats que la poliomyélite, combien serions-nous plus proche de nos objectifs?

Nous ne pouvons certainement pas continuer à agir comme avant et espérer des résultats différents. Selon l’Unesco, en 2011, une jeune fille dans le Sud-Soudan est trois fois plus susceptible de mourir pendant la grossesse ou l’accouchement que de terminer sa 8e année scolaire. Au Niger, 75 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Si nous ne pouvons pas changer les normes sociales qui empêchent l’accès des filles à l’éducation sexuelle complète, à la contraception et à l’intégrité corporelle, comment pouvons-nous espérer répondre à l’objectif d’égaliser l’accès à l’éducation ?

Il faut faire en sorte que les filles aient assez de confiance et de compétences pour faire le changement elles-mêmes

Nous avons besoin de solutions qui apportent des transformations à l’échelle mondiale en s’appuyant sur les types de projets qui ont aidé Maya et d’autres. Il est question d’actions concrètes, d’accroître et de renforcer le mouvement pour les droits des filles afin de mettre en place de meilleures solutions et de faire en sorte que les filles aient assez de confiance et de compétences pour faire le changement elles-mêmes.

Nous avons également besoin de voir la réalité de la vie des filles, si souvent négligées. Nous manquons de données réelles, pertinentes sur le nombre de filles qui quittent l’école à cause du mariage, la grossesse ou la violence sexuelle, etc… Des millions de filles sont laissées invisibles.

Nous avons besoin d’entendre la voix des filles comme Maya qui vivent de nombreuses contraintes et ont l’expérience de les surmonter. Parce que les gens qui vont vraiment changer les choses, ce sont les filles elles-mêmes.

Women Deliver 2016 est la plus grande rencontre mondiale sur la santé et les droits des filles et des femmes, qui existe depuis plus d’une décennie. Cette conférence mondiale s’inscrit dans la dynamique optimiste des Objectifs de Développement Durable (ODD), pour « ne laisser personne derrière ».