Guinée-Bissau : consultations pour trouver un nouveau Premier ministre
Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a consulté vendredi plusieurs partis pour trouver son nouveau Premier ministre au lendemain de la dissolution du gouvernement pour tenter de sortir son pays de la crise politique qui y perdure depuis août 2015.
Selon une source jointe à la présidence, M. Vaz a reçu des représentants des cinq formations siégeant à l’Assemblée nationale, dont le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir). Le président est membre du PAIGC, mais il ne le dirige pas.
Les autres formations ayant participé aux échanges sont le Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition, deuxième parti du pays) et trois autres petites formations: le Parti de la convergence démocratique (PCD), l’Union pour le changement (UM) et le Parti de la nouvelle démocratie (PND).
Les consultations ont porté sur le nom du futur Premier ministre, a-t-on indiqué, sans autres détails.
« Nous n’avons proposé aucun nom »
« Le président nous a informés qu’il a débuté les concertations et que le futur Premier ministre sortira du parti qui a gagné les dernières législatives » tenues en avril 2014, a déclaré le chef du PAIGC, l’ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, à la presse à sa sortie de la présidence. « Nous n’avons proposé aucun nom », a-t-il ajouté.
Jeudi, le président Vaz avait relevé de ses fonctions le gouvernement que dirigeait depuis huit mois le Premier ministre Carlos Correia, un vétéran du PAIGC, et demandé à ce parti de lui proposer une nouvelle équipe.
Il avait précisé avoir privilégié cette décision plutôt que de dissoudre le Parlement – où le PAIGC a perdu la majorité absolue – et de convoquer des élections anticipées, ce que réclamait M. Pereira.
La Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques depuis la destitution en août par le président du Premier ministre Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC, une décision rejetée par le parti. D’après leurs entourages, les deux hommes ne s’entendaient pas sur la direction du pays, notamment au sujet de la corruption.
Pendant des années, l’instabilité politique et la pauvreté ont facilité l’implantation de narcotrafiquants dans le pays, sous la protection présumée de hauts responsables de l’armée.
La lutte entre pro-Vaz et pro-Pereira perturbe le travail du gouvernement et du Parlement, en dépit de plusieurs tentatives de médiation, y compris internationales.
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