Comores : l’ex-putschiste Azali Assoumani élu président

L’ex-putschiste et ancien président Azali Assoumani a été élu chef d’État des Comores après une élection présidentielle partielle dans des bureaux où le second tour avait été entaché de violences, selon les résultats officiels proclamés dimanche par la Cour Constitutionnelle.

L’ex-putschiste et ancien président des Comores Azali Assoumani, le 5 mars 2006 à Dakar. © AFP

L’ex-putschiste et ancien président des Comores Azali Assoumani, le 5 mars 2006 à Dakar. © AFP

Publié le 15 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

« La Cour proclame Azali Assoumani président de l’Union des Comores pour un mandat de cinq ans », a annoncé dimanche Loutfi Soulamaine, le président de la Cour Constitutionnelle, depuis la capitale Moroni.

Avec 41,43% des voix, le colonel Assoumani devance le candidat du pouvoir sortant, Mohamed Ali Soihili dit « Mamadou », qui obtient 39,66% des suffrages, selon les résultats définitifs.

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Le gouverneur de l’île de Grande-Comore, Mouigni Baraka, arrive en troisième position avec 18,91% des voix.

Azali Assoumani était arrivé en tête à l’issue du deuxième tour de la présidentielle le 10 avril, avec 2.000 voix d’avance seulement sur « Mamadou », mais le scrutin avait été émaillé de plusieurs actes de violence, dont la destruction et le bourrage d’urnes, essentiellement à Anjouan, l’une des trois îles de l’Union des Comores.

La Cour constitutionnelle avait alors ordonné l’organisation d’une partielle qui s’est tenue mercredi dans 13 bureaux, tous situés à Anjouan et où Azali Assoumani a conforté son avance sur son rival « Mamadou ».

« J’éprouve de la joie, bien sûr. Mais ce n’est pas seulement la victoire d’Azali, c’est tout le peuple comorien qui a gagné! Le droit a parlé et la paix sociale est préservée », s’est réjoui Mohamed Chatur, le représentant d’Azali Assoumani au sein de la commission électorale.

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Le camp de « Mamadou » reconnaît la défaite de son candidat

« Le processus a été long et complexe, émaillé d’incidents. La Cour s’est prononcée, nous nous soumettons à sa décision », a indiqué à l’AFP Said Larifou, le porte-parole de « Mamadou », reconnaissant la défaite de son candidat.

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« Nous souhaitons bonne chance à la nouvelle équipe », a-t-il ajouté.

Azali Assoumani, un officier de 57 ans formé à l’Académie royale de Meknes au Maroc et passé par l’Ecole de guerre en France, retrouve le palais présidentiel de Beït-Salam pour la seconde fois.

La première fois, en avril 1999, il était arrivé aux commandes par un putsch qu’il présentera a posteriori comme une interposition de l’armée pour prévenir une guerre civile, alors que le pays traversait une crise sécessionniste (1997-2001). Il restera au pouvoir jusqu’en 2006 avant de le céder démocratiquement à Ahmed Abdallah Sambi, nouvellement élu.

Il cite souvent à son actif l’adoption de la nouvelle Constitution qui a stabilisé les Comores et la création de l’Université des Comores.

Ses détracteurs ne ratent pas une occasion de rappeler un fait d’armes peu glorieux. En 1995, lors d’un affrontement armé avec une dizaine de mercenaires conduits par le Français Bob Denard, Azali Assoumani avait abandonné ses hommes pour se réfugier à l’ambassade de France à Moroni.

Le nouveau président doit être investi le 26 mai.

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