Libye : vers une levée partielle de l’embargo sur les armes

La communauté internationale représentée par les pays voisins de la Libye, l’Union africaine, l’Union européenne, la Ligue arabe et les États-Unis, était réunie lundi à Vienne. Les 24 délégations se sont prononcées en faveur d’une levée partielle de l’embargo sur les armes qui touche la Libye.

Le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez al-Sarraj (g), le Secrétaire d’Etat américain John Kerry (c) et le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni, le 16 mai 2016 à Vienne. © AFP/LEONHARD FOEGER

Le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez al-Sarraj (g), le Secrétaire d’Etat américain John Kerry (c) et le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni, le 16 mai 2016 à Vienne. © AFP/LEONHARD FOEGER

Publié le 17 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

La communauté internationale est « prête à répondre aux demandes du gouvernement libyen en vue d’entraîner et d’équiper la garde présidentielle et les forces autorisées », dit un communiqué signé lundi 16 mai par les cinq membres du Conseil de sécurité et par une quinzaine d’autres États participant aux discussions, notamment africains.

Le communiqué final précise que la communauté internationale « soutiendra totalement les efforts » du nouvel exécutif libyen, qui va demander à être exempté de l’embargo de l’ONU sur les ventes d’armes à la Libye.

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« Nous avons reçu la demande du gouvernement d’union et elle doit évidemment être débattue dans le respect des processus onusien. Mais l’embargo sur les armes autorise bien le gouvernement d’union à demander des armes si elles sont spécifiquement destinées à la sécurisation du pays et à la lutte contre le groupe Etat islamique », a déclaré John Kerry.

« Gouvernement légitime »

« Nous soutenons l’idée que s’il y existe un gouvernement légitime et que ce gouvernement légitime combat le terrorisme, ce gouvernement légitime ne doit pas être prisonnier d’une action que l’ONU a prise justement dans l’attente d’un gouvernement légitime. Donc cette dérogation fait sens mais elle doit bien sûr être définie avec précision et c’est ce à quoi nous allons faire attention », a précisé le secrétaire d’État américain

Plus d’un mois et demi après son installation, le gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj, qui était présent à Vienne, peine à asseoir son autorité et à gagner l’adhésion d’un gouvernement parallèle installé dans l’Est. Ce dernier refuse de céder le pouvoir avant un vote de confiance du Parlement, maintes fois reporté.

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Le gouvernement Sarraj est également sous pression des jihadistes du groupe État islamique (EI) qui ont récemment étendu leur influence à l’ouest de la ville libyenne de Syrte qu’ils contrôlent depuis juin 2015.

Levée partielle

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La décision de la communauté internationale est un soutien fort au gouvernement installé à Tripoli et parrainé par l’ONU. L’embargo, imposé au début de la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, sera maintenu et même renforcé pour les factions rivales au gouvernement de Tripoli, ont assuré les participants à la réunion de Vienne.

« Je serai franc, la situation en Libye est extrêmement mauvaise économiquement, financièrement et sur le plan de la sécurité. Nous avons besoin de la coopération de tous », a observé le chef de l’exécutif libyen qui s’exprimait lors d’une conférence de presse aux côtés des chefs de la diplomatie américain et italien.

Pas d’intervention militaire

John Kerry et son homologue italien, Paolo Gentiloni, ont en revanche soutenu que la communauté internationale n’avait pas l’intention d’intervenir militairement en Libye. Cette option, envisagée par plusieurs acteurs majeurs, divise, notamment chez les voisins maghrébins inquiets des probables conséquences.

Un récent article du Washington Post affirme que des commandos des forces spéciales américaines opèrent depuis l’an dernier en Libye. Les États-Unis y ont mené plusieurs opérations ciblées. 

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