CPI – Côte d’Ivoire : ces témoins qui font polémique au procès de Gbagbo et de Blé Goudé

Depuis le début du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI), plusieurs témoignages de l’accusation ont suscité de vives polémiques. Retour sur ces affaires qui menacent à la fois la sérénité et la publicité des débats.

Laurent Gbagbo, jeudi 28 janvier, à La Haye lors du premier jour de son procès. © Peter Dejong/AP/SIPA

Laurent Gbagbo, jeudi 28 janvier, à La Haye lors du premier jour de son procès. © Peter Dejong/AP/SIPA

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Publié le 18 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

La bourde du témoin P547

Au cinquième jour du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, qui s’est ouvert le 28 janvier à La Haye, le premier témoin de l’accusation, identifié sous le matricule P547, donne accidentellement son nom alors qu’il raconte comment les forces loyales à l’ex-président ivoirien avaient ouvert le feu sur des manifestants non armés pendant la crise postélectorale. Le juge principal de la chambre préliminaire, Cuno Tarfusser, met immédiatement fin à l’audition et ordonne aux journalistes de ne pas citer le nom de ce témoin. Mais il ne parvient pour autant pas à empêcher les fuites.

La CPI révèle par erreur l’identité de témoins protégés

Le 3 février, une session à huis clos est diffusée par erreur sur la chaîne publique de la CPI. Dès le lendemain, une vidéo de cette audience circule largement sur Internet. On y voit Cuno Tarfusser demander le huis clos à la requête du procureur Eric MacDonald. Mais les micros restent ouvert et l’on entend le procureur dire qu’il souhaite soulever la question de la protection de quatre témoins… dont il révèle les noms.

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Insaisissable « Sam l’Africain »

Homme d’affaires issu de la communauté libanaise de Côte d’Ivoire, « Sam l’Africain » est l’un de ces fameux témoins au cœur de toutes les spéculations. Représentant le fameux « témoin de l’intérieur » dont les propos à charge contre Laurent Gbagbo devaient être déterminants dans le procès de ce dernier. Mais à la barre, l’homme se montre déterminé à faire de l’ancien président une victime de « l’étranger ».

« L’homme que je connais a toujours voulu lutter pour la souveraineté totale de la Côte d’ivoire, dit-il. Et je pense que c’est pour ça aujourd’hui qu’il se retrouve ici. » Un camouflet pour l’accusation.

Spéculations sur l’identité du témoin P441

Auditionné le 9 mai, ce témoin a été victime d’une attaque lancée par des militants pro-Gbagbo contre la mosquée Len, à Yopougon, qu’ils soupçonnaient d’abriter des armes. Afin de masquer son identité, l’homme répond aux questions de Eric Macdonald, le substitut de la procureure, par vidéoconférence et le visage flouté. Son visage est flouté et sa voix déformée. Il raconte avoir été présent dans la mosquée lors de l’attaque, mais son récit devient rapidement approximatif. Interrogé par la défense, l’homme revient même sur certaines de ses déclarations portées au dossier de l’accusation.

Immédiatement, les spéculations sur l’identité du témoin P441 se multiplient dans la presse et les réseaux sociaux, poussant le juge Cuno Tarfusser à monter au créneau le lendemain. « La chambre est extrêmement préoccupée » pour la sécurité du témoin, explique-t-il. Et il menace d’achever le procès totalement à « huis-clos ».

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