« Didi » de Cheb Khaled : faute de preuves, la Cour d’appel de Paris estime que le roi du raï n’a pas plagié
Accusé par l’Algérien Cheb Rabah d’avoir plagié l’une de ses chansons pour le tube « Didi », le « roi du raï » a été blanchi par la Cour d’appel de Paris le 13 mai. L’affaire pourrait toutefois se poursuivre en cassation.
Khaled a remporté une nouvelle manche dans la bataille judiciaire qui l’oppose Cheb Rabah Zerradine et pourra donc, au moins provisoirement, continuer à jouer sa chanson « Didi », sans prendre de risques. Le 13 mai dernier, la Cour d’appel de Paris l’a en effet estimé innocent des accusations de plagiat dont il faisait l’objet à propos de cette œuvre.
Le tribunal a affirmé que le plaignant Cheb Rabah n’avait pas apporté de preuves suffisantes quant à l’antériorité de sa propre création, dont il estime que « Didi » est tirée à « 98% de l’harmonie et 89% de la mélodie ». La Cour d’appel casse ainsi le jugement du tribunal de grande instance de Paris qui avait condamné Khaled, début avril 2015, à restituer les droits d’auteurs perçus depuis juin 2003 et à payer à Cheb Rabah une somme de 100 000 euros, en réparation de son préjudice moral, et une somme de 100 000 euros, en réparation des atteintes à son droit moral d’auteur.
Vers un pourvoi en cassation ?
Cheb Rabah revendique la paternité de l’œuvre en affirmant qu’elle est tirée du titre « Eli Khan ». Celui-ci, qui aurait été commercialisé dès 1988, selon le plaignant, n’a fait l’objet qu’en 1995 d’un dépôt à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem). Or, Khaled affirme de son côté avoir déposé « Didi » à la Sacem dès le 3 mars 1992, soit trois ans avant 1995, mais quatre ans après la création revendiquée de « Eli Khan ».
« Aucun élément précis et concordant ne permet de conférer une date certaine à l’oeuvre revendiquée antérieurement au dépôt de 1995 », a affirmé la Cour d’appel au sujet du titre « Eli Khan », dans la décision du 13 mai que Jeune Afrique a pu consulter. « M. Zerradine échoue à démontrer l’antériorité de cette oeuvre [Eli Khan, NDLR] sur celle de Cheb Khaled », poursuit-elle.
La Cour ne peut donc conclure à un plagiat de la part de Khaled et déboute le plaignant « de l’ensemble de ses demandes ». « Je ne m’explique pas comment la Cour a pu arriver à cette décision », regrette Jean-Marie Guilloux, l’avocat du plaignant Cheb Rabah, joint par Jeune Afrique. Et de s’interroger sur l’opportunité de se pourvoir en cassation.
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