Kenya : la police ouvre une enquête interne après la violente répression d’une manifestation
La police kényane a ordonné mardi l’ouverture d’une enquête après que des policiers ont été filmés en train de battre un manifestant lors de la répression d’un rassemblement de l’opposition la veille.
« Une enquête interne est en cours afin de déterminer si des officiers de police ont violé la loi en réprimant les émeutes », a déclaré à la presse Joseph Boinnet, le chef de la police kényane. Il a par ailleurs condamné l’anarchie que les émeutiers ont imposée lundi au public.
La police anti-émeutes a dispersé ce 16 mai, notamment à l’aide de gaz lacrymogènes, plusieurs centaines de manifestants marchant vers la Commission électorale (IEBC), dans le centre de Nairobi, une institution que ces derniers jugent partisane et dont ils demandent la dissolution en amont de la présidentielle du 8 août 2017.
Une vidéo relayée par la presse montre un homme vêtu d’un sweatshirt vert tomber au sol en tentant d’échapper à la police. Trois policiers se relayent alors pour rouer de coups de pieds et de bâtons son corps inanimé étendu sur le trottoir.
« Usage arbitraire et abusif de la force »
« Les officiers qui ont violé par leur brutalité les droits des citoyens doivent faire l’objet d’une procédure disciplinaire et de poursuites pénales », a soutenu Isaac Okero, président de l’Ordre des avocats du Kenya, condamnant le matraquage d’un homme semblant inconscient et non armé.
L’ONG Amnesty International a déploré, dans un communiqué, une violation flagrante des droits humains et un usage arbitraire et abusif de la force, illégal en vertu des droits kényan, régional et international. Elle a en outre appelé à une enquête impartiale et des procédures équitables contre les policiers responsables.
Photo prise lors de la manifestation du 16 mai à Nairobi.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- Burkina Faso : entre Ibrahim Traoré et les miniers, une guerre de tranchées à l’ho...
- Guinée : ce que l’on sait de la mystérieuse disparition de Saadou Nimaga
- Sécurité présidentielle au Cameroun : Dieudonné Evina Ndo, une ascension programmé...
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique