Tunisie : « La torture n’est plus un système », selon le gouvernement

Des progrès ont été réalisés par la Tunisie dans la lutte contre la torture, mais une série de « problèmes » demeurent, notamment dans le milieu sécuritaire, a affirmé mardi le ministre des droits de l’Homme, Kamel Jendoubi.

Le ministre des droits de l’Homme, Kamel Jendoubi, lors d’une conférence de presse à Tunis, le 17 mai 2016. © AFP/FETHI BELAID

Le ministre des droits de l’Homme, Kamel Jendoubi, lors d’une conférence de presse à Tunis, le 17 mai 2016. © AFP/FETHI BELAID

Publié le 17 mai 2016 Lecture : 1 minute.

La Tunisie « a fait des progrès, surtout au niveau législatif », a déclaré mardi 17 mai le ministre des droits de l’Homme, Kamel Jendoubi. Depuis la révolution de 2011, « nous pouvons dire que la torture n’est plus un système », a-t-il fait valoir.

Il a toutefois reconnu qu’il existait « encore des cas isolés ». « Ce sont des pratiques existantes mais ce n’est pas un choix fait par les gens au gouvernement », a-t-il plaidé.

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Kamel Jendoubi présentait à la presse les dernières observations du comité de l’ONU contre la torture relatives à la politique des autorités tunisiennes.

« Traditions négatives »

Selon lui, le comité onusien reste notamment préoccupé par deux choses : « l’accélération de la mise en place des institutions judiciaires (garantissant le respect des droits de l’Homme) et la réforme du système sécuritaire », qui a « hérité de traditions négatives ».

« Nous avons encore un stock de problèmes et nous n’avons pas encore ds mécanismes pour traiter le phénomène de la torture ou pour faire face à l’impunité », a résumé Kamel Jendoubi.

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Un groupe d’experts de l’ONU avait lui aussi jugé le mois dernier que la Tunisie était désormais « sur la bonne voie » en matière de lutte contre la torture, pratique fréquente durant les années du régime de Zine el-Abidine Ben Ali (1987-2011).

Il avait exhorté le pays à rendre « opérationnelle » au plus vite son instance de prévention, un mécanisme prévu par un protocole international signé par Tunis dès 2011 et qui doit encore obtenir des financements et la garantie de son indépendance.

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Lutte antiterroriste

Amnesty International avait également appelé en avril la Tunisie à mettre fin à l’impunité, tout en s’inquiétant des conséquences de la lutte antiterroriste, dans un pays particulièrement frappé par les attaques jihadistes.

« Des détenus accusés de terrorisme ont été torturés pour les obliger à signer des aveux », avait-elle avancé, déplorant que les cas de torture venaient « ternir les avancées obtenues ces dernières années en matière de droits humains » en Tunisie.

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