Ouganda : promu par son père, le fils de Museveni devient major-général
S’il voulait relancer les spéculations selon lesquelles son fils devait prendre sa suite, le président ougandais ne s’y serait pas pris autrement. Yoweri Museveni, commandant en chef des armées, a promu son fils aîné Muhoozi Kainerugaba au rang de major-général, a-t-on appris lundi.
Anciennement brigadier, Muhoozi Kainerugaba, 42 ans, était déjà commandant des forces spéciales ougandaises. Une unité d’élite au sein de l’armée, destinée à assurer la sécurité du président et des caciques du pouvoir ougandais.
Selon le lieutenant-colonel Paddy Ankunda, porte-parole de l’armée cité par Associated Press, le fils du président est l’un des cinq militaires à monter en grade lors de cette vague de promotions annoncées lundi 16 mai. Un rang égal et dans certains cas supérieur à ceux d’anciens vétérans de la rébellion de 1981-1986 ayant mené Museveni au pouvoir.
Muhoozi Kainerugaba, dauphin de son père ?
« Je ne vois pas de problème avec cette nomination. Il [Muhoozi Kainerugaba] a l’expérience du commandement », a encore ajouté Paddy Ankunda, interrogé par la chaîne de télévision ougandaise NTVUganda.
Cette nomination vient à nouveau alimenter les spéculations – toujours démenties – selon lesquelles Museveni prépare son fils aîné à lui succéder. Son ascension au sein de l’armée est en effet fulgurante : nommé second lieutenant en 2000, Muhoozi Kainerugaba avait atteint le grade de colonel en 2011 puis de brigadier en 2012 et s’était vu confier le commandement des forces spéciales.
Depuis des années, les spéculations vont bon train à Kampala sur une éventuelle carrière politique du fils Museveni. En 2009 déjà, l’ancien ministre Mike Mukula tombé en disgrâce avait déclaré à l’ambassadeur américain en poste en Ouganda que Yoweri Museveni préparait sa relève et envisageait de faire de son fils aîné son dauphin, selon l’un des câbles diffusés par Wikileaks.
Reste que 30 ans après son accession au pouvoir en 1986, Yoweri Museveni n’est pas encore décidé à quitter le pouvoir. À 71 ans, il vient de prêter serment pour un cinquième mandat de cinq ans à l’issue du scrutin très controversé du 18 février, lors duquel les observateurs internationaux avaient dénoncé une « atmosphère d’intimidation » imposée par le régime.
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