Bourse : la BRVM va rejoindre l’indice des marchés frontières de MSCI
La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), commune aux huit pays ouest-africains de la zone franc CFA, a été intégrée à l’indice du service financier « MSCI Frontier Markets Index », rejoignant notamment les Bourses de Casa, Lagos, Nairobi et Tunis.
La BRVM s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa quête de reconnaissance internationale. La Place boursière, commune aux huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine* et basée à Abidjan, devrait rejoindre à partir de novembre 2016 le « MSCI Frontier Markets Index » lors de la révision semi-annuelle des indices MSCI, en même temps que la Bourse de Kingston (Jamaïque), a annoncé la société de services financiers new-yorkaise (ex-Morgan Stanley Capital International).
L’inclusion de la BRVM dans cet indice va permettre aux investisseurs internationaux abonnés aux flux d’informations financières de MSCI d’accéder à celles des sociétés cotées à Abidjan. Il couvre environ 85 % de la capitalisation boursière flottante de 24 marchés frontières. Hormis la Bourse de Johannesburg (Afrique du Sud) inclue elle parmi les marchés émergents, les principales places boursières africaines sont intégrées dans cet indice : Casablanca (Maroc), Port-Louis (Maurice), Nairobi (Kenya), Lagos (Nigeria) et Tunis (Tunisie).
Visibilité accrue pour la BRVM
« C’est une excellente nouvelle pour la liquidité de notre marché car tous les fonds d’investissement qui utilisent cet indice comme référence dans le cadre de leurs placements devront maintenant inclure plus de valeurs de la BRVM. Ce qui va se traduire par plus de visibilité pour notre marché avec la croissance du nombre d’investisseurs qui opère sur la BRVM », s’enthousiasme depuis Abidjan Hermann Boua, directeur de la recherche du courtier Hudson Cie.
La décision de MSCI salue la progression de la BRVM en termes de « capitalisation et de liquidité », selon son communiqué publié le 12 novembre. La capitalisation de la BRVM a franchi le cap des 7 500 milliards de F CFA (11,43 milliards d’euros) mi-octobre 2015, en progression de près de 25 % par rapport à début 2014, période au cours de laquelle MSCI a créé un indice séparé dédié à la place ouest-africaine intégrant seulement une poignée des sociétés cotées à Abidjan : l’opérateur télécoms sénégalais Sonatel (groupe Orange), le burkinabè Onatel (filiale de Maroc Télécom) et l’ivoirien SGBCI (filiale de Société générale).
En fin de session le mardi 17 mai, la capitalisation du marché des actions de la BRVM, qui compte 39 sociétés cotées, a atteint 7 668 milliards de F CFA.
Redoubler d’efforts en matière de transparence
Dans un communiqué publié le 13 mai, Edoh Kossi Amenounve, le directeur général de la BRVM, a salué « une étape importante », qui représente le fruit « de nos actions de promotion et de développement entreprises depuis quelques années mais aussi le témoignage de la confiance des investisseurs régionaux et internationaux dans notre marché qui évolue dans un environnement favorablement porté par la forte croissance économique des pays de l’UEMOA ».
S’il partage cet enthousiasme, Romuald Yonga, directeur général de la société d’information financière african-markets.com, n’oublie pas les challenges supplémentaires qui viennent avec cette visibilité accrue.
« Pour asseoir la confiance des investisseurs régionaux et internationaux, la BRVM et ses sociétés cotées devront en contrepartie redoubler d’effort en terme de transparence, de gouvernance et de rigueur, notamment en ce qui concerne la communication financière en temps et en heure, le respect des standards internationaux ainsi que la sensibilisation des sociétés de gestion et d’intermédiation », détaille l’analyste financier.
« La bourse devra continuer voire intensifier ses actions de promotion régionale et à l’international, à l’image des ‘BRVM Investment Days’, mais également en ce qui concerne les mesures d’incitation de sociétés à la cote, la BRVM ne compte que 39 sociétés cotées, ajoute Romuald Yonga. Par ailleurs, la BRVM a été la bourse la plus performante d’Afrique en 2015 en termes de progression de son indice principal avec +17,77 %, cela donne beaucoup d’espoir aux investisseurs mais il reste à savoir si cette tendance se confirmera en 2016… Ceux-ci resteront aux aguets ».
Premières capitalisations de l’indice MSCI Frontier Markets Index
Fin avril, 121 sociétés étaient inclues dans l’indice des marchés frontières de MSCI, représentant une capitalisation de 88,2 milliards de dollars. Ce indice est dominé par le Koweït, dont les entreprises représentent 19,97 % de sa capitalisation, devant l’Argentine (14,62 %), le Nigeria (11,7 %), le Pakistan (8,82 %) et le Maroc (8,1 %).
Les deux plus fortes capitalisations de l’indice sont National Bank of Kuwait (5,77 milliards de dollars) et Kuwait Finance (House). Les premières entreprises africaines dans cet indice sont Maroc Telecom (2,43 milliards de dollars à la fin avril), devant le fabricant de boissons nigérian Nigerian Breweries (2,31 milliards de dollars) et l’opérateur télécoms kényan Safaricom (1,7 milliard de dollars).
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