Ecobank : Amin Manekia prend la tête d’un pôle grands comptes renforcé
Le Pakistanais, ancien de Citigroup, remplace l’Ivoirien Charles Kié au poste de directeur du pôle banque d’investissement et d’entreprises du groupe panafricain. Son portefeuille comprendra également le pôle trésorerie d’Ecobank.
Après Ade Ayeyemi, directeur général d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) depuis le 1er septembre 2015, un autre ancien de la banque américaine Citigroup va rejoindre l’équipe de direction du groupe panafricain.
Dans un communiqué publié le 16 mai, le groupe basé à Lomé a annoncé la nomination d’Amin Manekia au poste de directeur exécutif groupe pour le pôle banque de grandes entreprises et d’investissement (CIB). Le manager pakistanais remplace à ce poste l’Ivoirien Charles Kié, nommé fin décembre directeur général d’Ecobank Nigeria et également ancien de Citigroup.
Selon nos informations, le portefeuille de responsabilités de M. Maneika comprendra également les activités de trésorerie du groupe bancaire, longtemps gérée par un pôle dédié.
Parcours similaires
À son nouveau poste, effectif à partir du 4 juillet 2016, Amin Manekia va travailler sous la supervision directe d’Ade Ayeyemi. Le nouveau patron du pôle CIB d’Ecobank a passé la quasi-totalité de ses 28 ans de carrière dans la banque au sein du groupe américain, à l’exception d’un passage de trois ans chez le saoudien Samba Financial Group. Tous deux, Ade Ayeyemi et Amin Manekia, ont d’ailleurs emprunté des voies assez similaires passant notamment par les pôles Afrique de l’Est et Afrique australe du groupe américain, et ont été en poste à Johannesburg au début de cette décennie.
Le groupe panafricain rappelle toutefois que la sélection d’Amin Manekia s’est faite « suite à un appel à candidatures internes et externes ». Interrogé en avril dernier par Jeune Afrique sur la nomination de Charles Kié à la tête d’Ecobank Nigeria et le fait que ce dernier soit également passé par Citigroup, Ade Ayeyemi avait répondu : « […] Je travaille dans le secteur bancaire africain depuis près de vingt-huit ans. À ce titre, je connais tous les meilleurs dirigeants de ce marché, d’une manière ou d’une autre. Le fait qu’il soit un ancien de Citi n’est ni un avantage ni un désavantage. »
Trésorerie et Grands comptes rassemblés
L’arrivée d’Amin Manekia intervient alors qu’Ecobank connaît une profonde réorganisation. Durant les derniers mois, le groupe s’est séparé de 40 % de l’équipe de direction de sa filiale nigériane (un gros tiers des actifs d’ETI) qui est confrontée à d’importantes dépréciation d’actifs.
Un nouveau pôle (« cluster ») rassemblant 18 filiales du groupe en Afrique centrale, orientale et australe (CESA) a été créé en février dernier et placé sous la direction du Ghanéen Samuel Ashitey Adjei.
En mars, Laurence do Rego, qui occupait le poste de directrice financière du groupe, a été nommée directrice du pôle Banque commerciale.
Enfin, outre les activités de banque de grandes entreprises et d’investissement (CIB), la division confiée à Amin Manekia incluera également les activités de trésorerie (transactions de devises étrangères, instruments à revenu fixe et instruments du marché monétaire).
Si ces branches ne représentent qu’une part minoritaire des revenus d’Ecobank, elles sont de loin les plus rentables de la banque panafricaine. En 2014, le pôle CIB a généré environ un produit net bancaire (PNB) de 667 millions de dollars, pour un bénéfice avant impôt de 264 millions de dollars. Le pôle trésorerie a lui enregistré un PNB de 530 millions de dollars pour un résultat avant impôts de 291 millions de dollars. Le pôle banque de détail, avec un PNB de 1,114 milliard de dollars, n’a lui représenté qu’un bénéfice avant impôt de 93 millions de dollars [la somme de ces bénéfices non-consolidés, 652 millions de dollars, est supérieure au bénéfice avant-impôt consolidé qui lui est de 522 millions de dollars].
Résultats
Présent dans 36 pays africains, Ecobank Transnational Incorporated emploie plus de 20 000 personnes. En 2015, l’activité du groupe panafricain a été en net recul : ses revenus ont atteint 2,1 milliards de dollars, contre 2,28 milliards de dollars en 2014 (-8 % sur un an), son bénéfice après impôts a lui chuté de -73 % à 107,5 millions de dollars, contre 394,77 millions de dollars en 2014.
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