Guinée : l’étude de faisabilité du projet minier de Simandou Sud enfin remise au gouvernement

Le consortium chargé du projet Simandou Sud (Rio Tinto, Chinalco et IFC) a soumis à la République de Guinée les études de faisabilité financière pour l’exploitation du gisement de fer du mont Simandou. La mise en exploitation, initialement fixée à 2018, devrait toutefois être retardée, en raison notamment de la conjoncture difficile traversée par l’industrie minière.

Vue du Camp Kanga de la mine Simandou en Guinée. © Rio Tinto

Vue du Camp Kanga de la mine Simandou en Guinée. © Rio Tinto

Publié le 18 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Le consortium chargé du projet Simandou Sud (le groupe miner anglo-australien Rio Tinto, le conglomération public chinois Chinalco et la Société financière internationale -IFC, filiale du groupe de la Banque mondiale) a remis à la République de Guinée les études de faisabilité financière en vue de l’exploitation du gisement de fer du mont Simandou, situé à 800 km de Conakry, dans l’est du pays.

« Cette étude de classe mondiale, réalisée au coût de 150 millions de dollars, sera utilisée par tous les partenaires du projet afin de prendre une décision d’investissement et établir un calendrier de développement du projet, suite à l’obtention de financement pour les infrastructures », indique Rio Tinto, le géant minier anglo-australien, au sujet de ces études dont la remise aux autorités guinéennes a été annoncée lundi 16 mai.

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Un développement à 20 milliards de dollars

Le projet de Simandou Sud est l’un des plus ambitieux en préparation sur le continent. La production de ce site est attendue à 100 millions de tonnes de fer par an durant une quarantaine d’années.

Le coût du projet est d’ailleurs faramineux : environ 20 milliards de dollars, dont les deux tiers, près de 15 milliards de dollars, portent sur les infrastructures de transport et de logistique du projet. Il s’agit entre autres d’un nouveau chemin de fer multi-usagers de 650 km reliant le sud-est de la Guinée à la côte Atlantique, et d’un nouveau port en eau profonde multi-usagers.

Pour les financer, l’objectif de création d’un consortium d’investisseurs demeure en discussions. Mais ces dernières progressent très lentement, en raison notamment des divergences sur la part de financement que devront prendre en charge les futurs membres du consortium. En outre, la conjoncture défavorable du secteur minier décourage et retarde les investissements – le cours du fer est d’environ 60 dollars la tonne contre 187 dollars en février 2011.

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Par conséquent, la date de mise en exploitation du site, prévue initialement en 2018, devrait être repoussée. En novembre 2015, Rio Tinto, Chinalco et la SFI avaient obtenu de la Guinée la révision du planning de développement de la mine et des infrastructures. Et Rio Tinto a inscrit dans les comptes de son exercice 2015 une dépréciation du projet minier de Simandou de 1,12 milliard de dollars.

Enfin, rapportait BBC Afrique début mai, des 900 salariés à temps plein du projet minier, 800 se seraient vus signifier leur licenciement. Un chiffre qui n’a pas été confirmé par Rio Tinto. Contactés par Jeune Afrique, les services du groupe ont simplement précisé que « le projet minier va connaître une réduction de sa masse salariale conséquemment à la remise de l’étude de faisabilité financière, et alors que la route qui mène à Beyla (la ville la plus proche du Simandou) sera achevée en juillet ».

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« Nous travaillons avec les parties prenantes et aucune décision n’a encore été prise », ont-ils ajouté.

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