Mieux vaut en rire
Un oiseau troué balançant deux hippopotames contre une colonne de chars, une femme chef de tribu himba faisant exploser un chien trop bruyant ou téléportant un mannequin parisien hystérique jusqu’au fin fond de la Namibie : avec "Tonitruante Résidente", le nouveau tome de la série Mamada, le dessinateur David Ratte s’autorise tout – pour le meilleur et pour le rire.
Sans prétention, mais avec opiniâtreté, il pulvérise les clichés avec une joie sauvage. "L’humour n’est qu’une forme de lutte parmi tant d’autres, dit-il. Il se trouve que c’est celle que je manie le mieux… et de la façon la plus instinctive. Alors je ne me prive pas !" Le dessin est vif, efficace, et, si certains gags sont plus attendus que d’autres, on ne boude pas son plaisir tant Ratte s’amuse de ces différences qui font le sel de l’humanité.
"Je suis moi-même le fruit de la confrontation entre deux cultures différentes. Mon père est noir antillais et ma mère était blanche franc-comtoise… Des mentalités et des cultures assez différentes… Sans parler du climat ! À travers Mamada, j’avais envie de mettre en évidence ce type de contraste et de montrer à quel point le mode de vie occidental échappe parfois à toute logique. Pour pointer ce manque de bon sens, il me fallait un personnage "pur", pas intoxiqué par les schémas de pensée et les conventions du monde moderne. Ce chef de tribu himba m’a semblé être la personne idéale. Cerise sur le gâteau, en plus de son regard sans concession, Mamada a le pouvoir de tout changer…"
Mamada, "Tonitruante Résidente", tome II, de David Ratte, éditions Paquet, 52 pages, 13,50 euros
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