Centrafrique : deux morts dans des violences intercommunautaires à Bangui

Deux personnes de confession musulmane ont été tuées lors de violences intercommunautaires à Bangui où régnait dimanche une vive tension dans certains quartiers, a-t-on appris de source policière.

Des policiers à Bangui, le 5 décembre 2013. © AFP

Des policiers à Bangui, le 5 décembre 2013. © AFP

Publié le 15 février 2015 Lecture : 2 minutes.

"Un jeune musulman a été agressé samedi non loin de la primature par des individus armés qui l’on abattu. La nouvelle a aussitôt entrainé une vive tension au PK5 (quartier musulman) depuis hier soir (samedi)", a déclaré à l’AFP cette source sous couvert d’anonymat.

"Ce matin, tous les kiosques, échoppes, étalages, boutiques, magasins étaient fermés au PK5. Des investigations sont en cours (…) pour rechercher les auteurs", a ajouté cette source. "Cette situation est venue s’ajouter à l’assassinat d’un autre sujet musulman tué vendredi au quartier Fatima. Ces deux assassinats ont fait monter brusquement la tension dans le secteur du PK5 où de nombreux jeunes ont promis venger les deux membres de la communauté tués", a indiqué la même source.

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Tirs sporadiques au PK5

Samedi soir et dimanche matin, des tirs sporadiques et des détonations de grenades se sont fait entendre au PK5, survolé par des hélicoptères des forces internationales. Le dispositif sécuritaire aux abords du quartier a également été renforcé.

"Nous condamnons et nous déplorons ces actes, qui sont le fait d’hommes politiques qui instrumentalisent certains individus armés, pour qu’ils commettent des exactions contre des musulmans et contre les chrétiens", a affirmé l’Imam Oumar Kobine Layama, président de la communauté islamique de Centrafrique (CICA). Le but, selon lui, est "de faire basculer à nouveau le pays, et surtout Bangui, dans les violences".

"Nous demandons aux anti-balaka qui ont renoncé à ces violences ainsi qu’aux musulmans qui s’opposent aux violences, de mettre en commun leurs efforts afin de démasquer les auteurs de ces crimes. Nous appelons aussi le gouvernement à prendre ses responsabilités pour faire arrêter les auteurs de ces violences et les traduire en justice", a-t-il ajouté.

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Crise sécuritaire sans précédent

Depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka, qui a depuis abandonné le pouvoir sous la pression internationale, la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent opposant milices principalement chrétiennes, les anti-balaka, aux rebelles Séléka, essentiellement musulmans.

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Des milliers de musulmans assimilés aux Séléka et pourchassés par les milices chrétiennes, avaient été contraints de fuir dans le nord du pays ou dans les pays voisins. La présence de trois forces internationales -la force française Sangaris, l’Eufor RCA (UE) et la Minusca – a permis de stabiliser la situation, sans réussir à pacifier l’ensemble du territoire et certains quartiers de Bangui.

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