La start-up africaine de la semaine : Infinity Space veut devenir le PayPal du continent

Avec sa solution de paiement mobile WeCashUp, la start-up Infinity Space dirigée par le Camerounais Cédric Atangana ambitionne de devenir un point d’entrée unique sur le continent, entre les porte-monnaie mobiles des opérateurs de téléphonie et les e-commerçants. Le lancement dans 35 pays africains est prévu en septembre 2016.

Dans une animation promotionnelle en ligne, WeCashUp se vend comme la solution universelle de paiement mobile en Afrique. © WeCashUp

Dans une animation promotionnelle en ligne, WeCashUp se vend comme la solution universelle de paiement mobile en Afrique. © WeCashUp

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Publié le 19 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Cédric Atangana a calé cette fois. Candidat à la onzième saison de BFM Académie, le concours des créateurs d’entreprises sur la chaîne française BFM Business, le jeune patron a été éliminé le lundi 9 mai pour une seule raison : WeCashUp, la plate-forme de paiement mobile universelle que son équipe et lui développent depuis trois ans, n’est pas encore lancée.

Une concurrence importante

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Mais le jury s’est pourtant enthousiasmé pour le talent de l’ingénieur en génie industriel et informatique de 24 ans, diplômé de Polytech Marseille, à vendre son bébé qui sera lancé en septembre dans 35 pays africains. N’a-t-il pas empoché un pack d’une valeur de 20 000 dollars en 2014, dans la Silicon Valley, en présentant sa solution en une minute lors du Google I/O Pitch Night — une conférence annuelle du moteur de recherche américain dédiée aux nouvelles générations d’entreprises ?

Les chiffres sont connus et le potentiel énorme : un milliard d’usagers de téléphones mobiles en Afrique, très majoritairement dépourvus de comptes bancaires, et autant de clients de l’une ou l’autre des solutions de paiement mobile offertes par les opérateurs de téléphonie mobile, à l’instar d’Orange Money, Mobile Money de MTN, Tigo Cash, Airtel Money ou M-Pesa Vodacom, pour ne citer que ceux-là. Sans parler des services analogues qui sont offerts par les banques elles-mêmes.

Peu importe la concurrence, WeCashUp aborde son segment de marché avec des ambitions importantes puisqu’il veut devenir le « PayPal africain », du nom du service de paiement en ligne aux 184 millions de comptes au premier trimestre 2016. Irréaliste ?

Une équipe de 20 personnes qui joue à fond la carte africaine

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Avant son lancement, l’équipe de 20 personnes derrière Infinity Space joue fond à la carte africaine — sur la page internet de l’équipe les origines de chacun sont mises en avant (Cameroun, Kenya, Congo Brazzaville) — et peut compter sur un encadrement un peu plus senior.

Ainsi de Marc Legoc, professeur d’intelligence artificielle et d’informatique appliquée à la recherche à Polytech Marseille, aux côtés de plusieurs parrains et marraines en stratégie, communication ou développement commercial. Tous chaperonnent Infinity Space pour que WeCashUp se lance dans les meilleures conditions.

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La technologie de la solution de paiement — qui prendra la forme d’une application dont peu de détails filtrent jusqu’à présent — est en cours de brevetage en France. Elle entend interconnecter les systèmes de paiement par mobile des différents opérateurs de télécoms du continent.

Les promoteurs du projet mènent une campagne marketing dans le but de séduire de gros e-commerçants comme l’américain Uber, les français Cdiscount et Afrimarket, ainsi que de nombreuses entreprises nigérianes, marocaines, kényanes et sud-africaines.

Le modèle économique de WeCashUp repose assez classiquement sur le prélèvement d’une commission pour chaque transaction. « Les négociations sont en cours avec les opérateurs de télécoms pour arriver à un tarif unique », note Cédric Atangana. D’après les chiffres communiqués par le jeune dirigeant, sa société vise un chiffre d’affaires de 600 000 euros fin 2016.

Un résultat qu’il voit exploser après le lancement de l’application, à 12 millions d’euros à la fin 2017. Le défi le plus pressant est de boucler une levée de fonds 300 000 euros avant la fin du mois de juin pour achever les tests.

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