Nigeria : la seconde rescapée de Boko Haram ne ferait pas partie des « filles de Chibok »

Plusieurs responsables associatifs ont émis des doutes vendredi sur l’identité de la jeune fille présentée la veille par l’armée comme une seconde rescapée des lycéennes de Chibok, enlevées en avril 2014 par Boko Haram.

Mère d’une lycéenne enlevée par Boko Haram le 19 mai 2014, à Chibok, dans le nord-est du Nigeria. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Mère d’une lycéenne enlevée par Boko Haram le 19 mai 2014, à Chibok, dans le nord-est du Nigeria. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 20 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

« Cette jeune fille « ne fait pas partie des filles enlevées à Chibok ». C’est ce qu’à annoncé Yakubu Nkeki, le président de l’association des parents des otages de Chibok. De son côté, l’armée nigériane avait annoncé jeudi soir avoir secouru dans la journée 97 femmes et enfants, lors d’une opération contre les islamistes de Boko Haram vers Damboa, dans le nord-est du Nigeria. Parmi ces victimes, a expliqué le porte-parole de l’armée se trouve Serah Luka, présentée comme une seconde rescapée de Chibok, après la découverte mardi d’Amina Ali par l’armée et des miliciens.

Difficultés dans l’identification 

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Le président de l’association des parents des otages de Chibok explique avoir été contacté par l’armée au moment de la découverte d’Amina Ali, avant que l’information soit rendue publique. « Nous avons été capables de l’identifier et de savoir qui étaient ses parents », a-t-il expliqué à l’AFP. Mais « nous n’avons pas été contactés par l’armée pour vérifier l’identité de la seconde jeune fille avant que cela soit annoncé », a-t-il regretté.

Or, il n’y a que deux filles qui portent le nom de famille de Luka, dans la liste des disparues, « il s’agit de Kauna Luka Yana et Naomi Luka Dzaka », a-t-il poursuivi. Aussi, l’armée a annoncé que l’ex-otage était la fille du pasteur Luka, or « dans la liste des parents, nous n’avons que quatre prêtres, et aucun d’eux ne porte le nom de Luka », selon M. Nkeki.

Autre élément : selon le communiqué de l’armée, la jeune fille a annoncé être originaire de Madagali, dans l’État d’Adamawa, mais « aucune des filles ne vient de Madagali. Elle venaient de Chibok, Damboa, Askira et Uba », toutes dans l’Etat de Borno. « Je peux donc dire que cette fille ne fait pas partie des filles enlevées à Chibok », a conclu Yakubu Nkeki.

Informations contradictoires

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Un militant des droits de l’homme basé à Mubi, dans l’Etat d’Adamawa, a lui aussi affirmé, sous couvert d’anonymat, que Serah Luka ne faisait pas partie de la liste des disparues de Chibok. Une source militaire de haut rang a cependant maintenu que la jeune fille était une des 219 lycéennes de Chibok.

« Les militaires qui ont mené l’opération, les miliciens qui les ont aidé, et ceux qui connaissent cette fille ont confirmé qu’elle faisait partie des filles kidnappées », a-t-il déclaré à l’AFP. »Nous ne pouvons revoir notre jugement que si le directeur de l’école ou le gouvernement de l’État de Borno remettent en cause l’identité de la jeune fille telle qu’établie », a-t-il insisté.

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Serah Luka le 20 mai 2016 à Damboa. Photo diffusée de l’armée. © Stringer/AFP

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