Pour l’OMS, l’épidémie de fièvre jaune en Afrique ne constitue pas une urgence mondiale

Au terme d’une réunion de son comité d’urgence le jeudi 19 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que l’épidémie de fièvre jaune qui sévit actuellement en Afrique « ne constitue pas une urgence de santé publique de portée internationale », comme les virus Ebola ou Zika.

La capitale angolaise Luanda, ici en juillet 2015, est l’épicentre de l’épidémie de fièvre jaune qui s’est propagée en République démocratique du Congo (RDC), au Kenya et en Chine © ALAIN JOCARD/AFP

La capitale angolaise Luanda, ici en juillet 2015, est l’épicentre de l’épidémie de fièvre jaune qui s’est propagée en République démocratique du Congo (RDC), au Kenya et en Chine © ALAIN JOCARD/AFP

Publié le 20 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Si l’épidémie ne représente pas une urgence au niveau international pour l’OMS, elle n’en est pas moins grave dans les pays concernés. C’est dans une volonté de prise de conscience que la réunion avait été organisée, afin que l’on sache « que tout le monde doit être vacciné », avait déclaré à l’AFP un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, deux jours avant la rencontre du comité.

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(Comité d’urgence sur la fièvre jaune : les épidémies en Angola et en RDC ne représentent pas une urgence de santé publique a l’heure qu’il est)

Les experts de l’OMS ont ainsi demandé aux pays concernés, en particulier l’Angola et la République démocratique du Congo, d’accélérer la surveillance, et de se lancer dans des campagnes massives de vaccination et de sensibilisation. L’organisation demande également à ce que toutes les personnes voyageant en Angola et en RDC, particulièrement les travailleurs migrants très nombreux à franchir la frontière entre les deux pays.

Un risque de propagation élevé

L’épidémie actuelle a débuté en Angola fin décembre 2015. La capitale angolaise, Luanda, en est l’épicentre. Depuis, l’organisation a dénombré 293 décès dans le pays, et 2.267 cas suspects, dont seulement 696 ont été confirmés en laboratoire.  Aujourd’hui, le risque de propagation aux pays limitrophes demeure très élevé, selon l’OMS.

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Le 22 mars, le ministre de la Santé de République démocratique du Congo, a confirmé la présence de cas venus d’Angola dans son pays. À ce jour, 41 cas confirmés ont été enregistrés en RDC, 39 importés d’Angola, les deux autres étant des cas autochtones. La possibilité de l’apparition d’une chaîne locale du virus fait actuellement l’objet d’une enquête. Quelques cas ont été également comptabilisés en Ouganda ainsi qu’en Chine, et au Kenya.

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11,7 millions de doses vaccinales ont déjà été envoyées en Angola, d’après l’OMS. Et 700 000 doses sont arrivées en Ouganda où la campagne de vaccination doit démarrer le 19 mai. En RDC, 2,2 millions de personnes doivent être vaccinées. Selon un communiqué de la Croix-Rouge publié vendredi, le ministère congolais de la Santé aurait décidé d’entreprendre une campagne de vaccination pour 1,9 million de personnes dans les régions les plus touchées du pays.

Un risque de « crise mondiale » selon la Croix Rouge

La Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) s’est montrée beaucoup plus alarmiste. Dans un communiqué, la directrice du département de la Santé de la Fédération, Julie Lyn Hall, a expliqué que « les stocks limités de vaccins, les systèmes inadéquats de surveillance des maladies, la mauvaise hygiène et les interactions transfrontalières économiques et sociales quotidiennes risquent de transformer une crise nationale en crise mondiale. Les voyageurs non vaccinés risquent de transformer cette épidémie en une crise régionale ou internationale si nous n’agissons pas rapidement pour protéger les populations vulnérables et n’aidons pas les communautés à réduire leurs risques d’infection. »

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