Soudan du Sud : les élections sont reportées à 2017

Le Conseil des ministres du Soudan du Sud, un pays déchiré par une sanglante guerre civile, a reporté vendredi les élections de deux ans et prolongé d’autant le mandat du président Salva Kiir.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le 29 janvier 2015 à Addis Abeba, en Ethiopie. © AFP

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le 29 janvier 2015 à Addis Abeba, en Ethiopie. © AFP

Publié le 14 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Ce dernier et le chef rebelle Riek Machar, son ancien vice-président, avaient signé début février un cessez-le-feu qui a rapidement volé en éclats, mardi dans le nord du pays, où le gouvernement accusait les rebelles de bombarder ses positions. MM. Kiir et Machar étaient également tombés d’accord pour mettre en place un gouvernement de transition, pour une durée de 30 mois, à partir du 9 juillet.

La décision annoncée vendredi semble donc être un coup de grâce donné aux accords passés récemment entre les leaders des deux camps, qui s’étripent depuis décembre 2013. "Nous avons adopté une résolution prolongeant les fonctions du président et du parlement, qui inclut tous les postes élus", a déclaré à l’AFP le ministre de l’Information Michael Makuei, après la décision du Conseil des ministres de reporter les élections au 9 juillet 2017.

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Un pays dévasté par la guerre

Selon lui, la prolongation du mandat présidentiel "nous donnera une chance de négocier sans pression". La résolution doit encore être votée par le parlement – une formalité, car celui-ci est quasi totalement pro-Kiir, les partisans de Machar ayant pris les armes. M. Kiir et les parlementaires avaient été élus en avril 2010, un an avant que le Soudan du Sud ne se sépare du Nord ennemi, après une longue guerre civile. Le Soudan du Sud indépendant n’a jamais organisé d’élections.

Selon la Constitution, des élections auraient dû être organisées avant le 9 juillet au Soudan du Sud, pour remplacer le parlement et le président. Mais la société civile sud-soudanaise et les donateurs étrangers ont jugé les scrutins impossibles à organiser dans le pays dévasté par la guerre.

Diplomates occidentaux et africains font régulièrement part de leur frustration qu’aucun camp ne prenne au sérieux des pourparlers de paix visant à mettre fin à un conflit constellé d’atrocités (massacres ethniques, enfants-soldats, viols de masse…) qui a fait des dizaines de milliers de morts.

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2,5 millions de Sud-Soudanais au bord de la famine

Les combats avaient commencé à Juba, la capitale, en décembre 2013, lorsque le président Kiir avait accusé Riek Machar de préparer un coup d’Etat, avant de s’étendre au reste du pays dans un cercle infernal de tueries et de représailles. Les Nations unies ont prévenu que 2,5 millions de Sud-Soudanais étaient au bord de la famine. Par ailleurs, plus de la moitié des 12 millions de Sud-Soudanais auraient besoin d’assistance humanitaire.

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L’ONU héberge dans ses camps – des installations de fortune entourées de barbelés et gardées par des Casques bleus sous-équipés -, dans des conditions épouvantables, quelque 100.000 civils craignant d’être massacrés s’ils se risquent à mettre un pied dehors.

(AFP)

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