RD Congo : deux membres de Lucha et un jeune militant de l’opposition condamnés à 12 mois de prison
Trois mois après leur arrestation à Kinshasa à la veille de la « journée ville morte », Bienvenu Matumo et Héritier Kapitene du mouvement Lutte pour le changement (Lucha) ainsi que Victor Tesongo, jeune militant de l’opposition, ont été condamnés vendredi à 12 mois de prison et à une amende de 100 000 francs congolais. La défense promet d’interjeter appel.
![Bienvenu Matumo, militant prodémocratie congolais, avait été arrêté le 8 août 2015 à Kinshasa. © Junior D. Kannah/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/08/12/matumo.jpg)
Bienvenu Matumo, militant prodémocratie congolais, avait été arrêté le 8 août 2015 à Kinshasa. © Junior D. Kannah/AFP
Le verdict, prévu lundi, n’a été rendu que cinq jours plus tard. Bienvenu Matumo, Marc Héritier Kapitene, et Victor Tesongo sont inculpés d’« incitation à la désobéissance civile, propagation de fausses nouvelles, et atteinte à la sûreté intérieure de l’État ».
Leur avocat Claude Kaniekete à affirmé à Jeune Afrique qu’il ferait appel dès samedi, après avoir consulté l’exposé des motifs de cette décision au tribunal. Pour la défense, rien n’est encore perdu : » Mes clients sont sereins, parce que les juges ne les ont condamnés qu’à douze mois de prison, alors que le ministère public avait requis trois ans contre eux », a déclaré Me Keniekete. Les trois militants doivent aussi payer 100 000 francs congolais d’amende, et 300 dollars en dommage et intérêts à la République démocratique du Congo.
Disparus à la veille d’une journée ville morte
Les trois militants avaient été arrêtés en même temps que huit autres membres de Lucha dans la nuit du 15 au 16 février dernier, à la veille d’une journée ville morte organisée par la société civile congolaise. Ils sortaient d’une réunion d’organisation de l’événement lorsqu’ils ont disparu. Leurs proches sont restés sans nouvelles d’eux jusqu’au 19 février, jour où ils ont été transférés dans les bureau de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Le lendemain, ils étaient placés sous mandat d’arrêt provisoire. Human Rights Watch a plusieurs fois dénoncé leur détention, la qualifiant d’arbitraire.
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