Nigeria : les violences pré-électorales font 58 morts en trois mois

Déjà en proie au terrorisme de Boko Haram, le Nigeria fait également face à des violences liées à l’élection présidentielle qui doit se tenir fin mars. Un rapport publié vendredi par la Commission nationale des droits de l’homme (NHRC) fait état de 58 morts depuis décembre 2014.

Les violences post-électorales en 2011. © AFP

Les violences post-électorales en 2011. © AFP

Publié le 13 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Sur une période de 50 jours depuis décembre 2014, la commission nationale des droits de l’homme (NHRC) a reçu des rapports et enquêté sur plus de 60 incidents de violences liées à la politique ayant causé la mort de 58 personnes, indique le rapport publié le 13 février.

La hausse des discours de haine

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Les discours musclés entre partisans de camps politiques rivaux en compétition pour les élections menacent selon la NHRC, la stabilité du Nigeria et de ses voisins. Les violences se produisent dans 22 États sur les 36 que compte le pays le plus peuplé d’Afrique. 

Certains incidents ont cependant opposé des factions au sein d’un même camp politique, lors de querelles de désignation de candidats ou durant la première partie de la campagne électorale. Des primaires se sont déroulées dans les deux grandes formations du pays, le All Progressives Congress (APC) de Muhammadu Buhari et le People’s Democratic Party (PDP) de Goodluck Jonathan.

Les partisans des deux hommes se livrent une guerre verbale féroce à longueur de meetings et d’annonces sur de pleines pages dans les journaux, des extrémistes dans les deux camps allant jusqu’à promettre le chaos en cas de victoire du camp adverse rapporte le NHRC.

 >> Lire aussi Nigeria – Goodluck Jonathan : "Je n’ai pas été consulté" sur le report des élections

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Tensions communautaires et religieuses croissantes

Le président sortant Goodluck Jonathan est un chrétien originaire du sud du pays tandis que son principal adversaire Muhammadu Buhari est un musulman du Nord. Cette situation attise les tensions notamment dans trois États, Lagos (Sud) où est située la capitale économique, Rivers (Sud) ainsi que Kaduna (Nord). Lagos, plus grande ville d’Afrique pourrait connaître de graves violences "si des mesures ne sont pas prises pour empêcher le chaos" selon le rapport.

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Á Kaduna, État à population majoritairement musulmane mais comptant une forte communauté chrétienne dans sa partie Sud, les élections de 2011 ont attisé des tensions qui ont dégénéré en meurtres confessionnels, et incendies de mosquées et d’églises. Après les élections de 2011, 80% des meurtres recensés l’avaient été dans cet État.

Les violences au cours des élections de 2011 avaient fait 943 morts selon un décompte officiel. Les experts estiment que la prochaine élection sera la plus serrée de l’histoire du Nigeria et demandent une plus grande vigilance pour prévenir une explosion des incidents.

>> Lire aussi : Les élections de février, un test décisif pour l’unité du Nigeria

(Avec AFP)

 

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