Trois questions sur les prochaines élections au Bénin

Les Béninois iront aux urnes le 26 avril et le 31 mai prochain respectivement pour les élections législatives et les locales. L’annonce faite mercredi par le gouvernement, intervient après des mois de crispations entre les acteurs politiques autour de la date de ces scrutins.

Le président béninois Boni Yayi. © AFP

Le président béninois Boni Yayi. © AFP

ProfilAuteur_EdmondDalmeida

Publié le 13 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Le décret pris en Conseil des ministres le 11 février "invite tout le peuple béninois à prendre part à ces deux échéances "dans la ferveur patriotique, la sérénité et la concorde". Depuis plusieurs mois la scène politique du Bénin manque de sérénité et de concorde autour des délais d’organisation des élections locales, en raison notamment des controverses autour de la liste électorale permanente informatisée (Lepi).

Qu’est-ce-que la Lepi ?

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L’idée d’une liste électorale permanente et informatisée est née sous la présidence de Mathieu Kérékou entre 1996 et 2006, et a été reprise par l’actuel président Thomas Boni Yayi. Une première version de cette liste avait été utilisée lors de l’élection présidentielle de mars 2011. À l’époque, des manifestations étaient régulièrement organisées contre la liste qui laissait, selon l’opposition, plus d’un million de personnes en dehors du processus électoral.

La révision du fichier de 2011 a donc été confiée à un Conseil d’orientation et de supervision (COS-Lepi) composé de députés de toutes les mouvances. Les retards accumulés par cette institution ont empêché jusqu’ici la tenue des élections locales attendues depuis 2013.

Quelles sont les raisons du retard pris dans l’actualisation de la Lepi ?

Le gouvernement avait accusé en octobre 2014 le COS-Lepi de retarder la tenue des élections locales. La principale raison avancée par le COS-Lepi  est d’ordre budgétaire. L’institution avait présenté un budget prévisionnel de 40 milliards de francs CFA (61 millions d’euros), trop selon le gouvernement qui l’avait ramené à 12,6 milliards (19 millions d’euros). La COS-Lepi justifie les retards par la complexité du travail effectué. Au lieu d’une simple mise à jour, les membres de l’institution parlent d’une "reprise totale" de l’ancien fichier pour parvenir à un résultat acceptable par l’ensemble de la classe politique.

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Une version provisoire de la liste électorale est disponible depuis 26 janvier 2015.

>> Lire aussi Bénin : épineuse Lepi

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Et maintenant, des élections appaisées ?

L’utilisation d’une nouvelle liste électorale permanente informatisée lors de la présidentielle de mars 2011 – Boni Yayi fut déclaré vainqueur avec 53 % des voix – n’avait pas empêché les contestations. Son principal adversaire Adrien Houngbedji avait alors dénoncé "des fraudes massives notamment dans le nord du pays".

Face à une opposition qui scrute avec méfiance les intentions du président Boni Yayi à la fin de son dernier mandat en 2016, pas sûr que la publication de la liste provisoire de la Lepi et la fixation des dates des législatives et locales apaisent les tensions politiques au Bénin.

>> Lire aussi Bénin : la Cour constitutionnelle met fin au débat sur un éventuel troisième mandat de Boni Yayi

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