Mali : marche de l’opposition à Bamako contre « la mauvaise gouvernance »
Des milliers de personnes ont marché pacifiquement samedi à Bamako, à l’appel de l’opposition, contre « la mauvaise gouvernance » et la corruption au Mali, selon un journaliste de l’AFP.
Sur les banderoles brandies par les manifestants, on pouvait notamment lire: « Ras-le-bol, non à la mauvaise gouvernance, non à la partition du pays », « Non à l’insécurité », « les Maliens ont faim », « IBK, tu n’as pas tenu tes promesses », IBK étant le surnom du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, élu en août 2013.
Des slogans hostiles au pouvoir ont également été entendus durant la marche, encadrée par des forces de l’ordre. Aucun incident n’a été signalé.
La manifestation a pris fin avec un rassemblement marqué par l’intervention de plusieurs responsables de l’opposition, dont leur chef de file, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), et Tiébilé Dramé, chef du Parti pour la Renaissance nationale (Parena).
« Nous sommes là parce que ça ne va pas », a notamment lancé M. Cissé, fortement applaudi. « Il y a un ras-le-bol général. Le pays n’est pas gouverné » et le pouvoir « n’écoute pas, il n’entend pas », a-t-il déclaré.
« Nous marchons aussi contre la corruption généralisée, le détournement des ressources destinées à la défense et à la sécurité nationale », a dit à des journalistes une des manifestantes, Oumou Sylla, diplômée sans emploi.
Parmi les marcheurs, figuraient aussi des partisans de l’ex-président malien Amadou Toumani Touré – surnommé ATT, d’après ses initiales -, qui ont réclamé son retour du Sénégal où il est exilé depuis 2012.
« ATT est quelqu’un qui a travaillé pour ce pays », il doit revenir « pour qu’on scelle la réconciliation », a soutenu Abdoulaye Guindo, un étudiant, brandissant sa photo.
M. Touré a été renversé le 22 mars 2012, à quelques semaines de la fin de son deuxième quinquennat, par des militaires qui l’accusaient d’incurie dans la lutte contre les groupes armés actifs dans le nord du pays.
Il est menacé d’un procès pour « haute trahison » par le régime du président Keïta. Fin décembre 2013, le gouvernement malien l’avait notamment mis en cause pour avoir, pendant son mandat, laissé le Nord tomber aux mains des groupes armés dominés par les jihadistes, qui ont contrôlé cette vaste région pendant près de dix mois, jusqu’à janvier 2013.
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