Présidentielle en RD Congo : la Monusco plaide en faveur d’une « feuille de route consensuelle »

Alors qu’un rapport confidentiel des experts électoraux onusiens estime que, sous certaines conditions, la présidentielle est encore possible dans les délais constitutionnels en RDC, la Monusco, mission de l’ONU sur place, penche plutôt vers la mise en place d’une « feuille de route consensuelle » entre les protagonistes congolais.

Maman Sidikou, chef de la Monusco, la mission onusienne en RD Congo. © Abel Kavanagh/AFP

Maman Sidikou, chef de la Monusco, la mission onusienne en RD Congo. © Abel Kavanagh/AFP

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Publié le 23 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Au siège de la Monusco à Kinshasa, l’on tente de minimiser l’ampleur du document. « C’est un rapport de routine comme il y en a souvent, rien d’exceptionnel », confie à Jeune Afrique, lundi 23 mai, une source onusienne qui se dit d’ailleurs « surpris[e] de voir des commentaires dans tous les sens sur les réseaux sociaux et certains médias ».

Depuis quelques jours, la twittosphère congolaise revient en effet sur un « rapport confidentiel » d’une équipe d’experts des Nations unies sur les questions électorales, qui a séjourné il y a quelques semaines en RD Congo.

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Selon ce document déposé à New-York, la présidentielle pourrait encore se tenir dans les délais constitutionnels, soit d’ici le 27 novembre, mais à certaines conditions. Notamment la non-révision du fichier électoral actuel.

Une piste déjà évoquée en début d’année par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) mais qui ne serait « plus à l’ordre du jour tellement le processus électoral est resté longtemps au point mort », explique un expert électoral congolais. Alors, que faire ?

Entre délais constitutionnels et dialogue politique

Du côté de la Monusco, l’on mise désormais sur un « consensus politique » à l’issue du dialogue convoqué par le président Joseph Kabila.

Le dialogue doit déboucher sur une feuille de route consensuelle

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« Nous estimons simplement que la résolution 2277 du Conseil de sécurité [adoptée le 30 mars 2016, NDLR] rappelle que les délais constitutionnels doivent être respectés. Ban Ki-mon, lors de son passage en RD Congo, a bien insisté dessus et il a insisté aussi sur la nécessité du dialogue national, qui doit déboucher sur une feuille de route politique consensuelle », a expliqué récemment Charles Bambara, directeur de l’information publique de la Monusco.

Maman Sambo Sidikou, patron de la mission onusienne en RD Congo, a abondé, dans le même sens dans un communiqué publié le 21 mai à Kinshasa. « Un dialogue politique véritablement inclusif et respectueux de la Constitution permettra aux acteurs congolais de relever avec succès les défis de l’heure, en particulier ceux liés au processus électoral », a-t-il affirmé, dénonçant par ailleurs « la multiplication des procédures judiciaires ainsi que tous autres actes ayant pour effet de rétrécir l’espace politique (…)».

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« C’est pourquoi Maman Sambo Sidikou rencontre régulièrement le facilitateur Edem Kodjo mais aussi des acteurs politiques congolais », ajoute Charles Bambara. Objectif : tenter de relancer le processus électoral.

Une mission bien délicate pour la Monusco face aux principaux partis et plateformes de l’opposition qui boudent toujours le dialogue politique, soupçonnant ces pourparlers à venir d’être une « astuce » pour maintenir indéfiniment le président Kabila au pouvoir.

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