Climat : la Côte d’Ivoire creuse le filon de la finance carbone

Le Centre National de Télédétection et d’informations géographiques (CNTIG), qui est sous tutelle de la présidence ivoirienne, a installé vendredi un groupe de travail composé de multinationales très actives dans l’agroindustrie.

Durant les années où  El nino est actif, l’Afrique de l’Est recense environ 50 000 cas de choléra de plus annuellement. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Durant les années où El nino est actif, l’Afrique de l’Est recense environ 50 000 cas de choléra de plus annuellement. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Publié le 23 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, multiplie les initiatives pour faire appliquer les engagements de l’accord conclu lors de la conférence international sur le climat de Paris, signé par 177 pays à New York le 22 avril. Quoique très petit émetteur de gaz à effet de serre, la Côte d’Ivoire s’était engagée à réduire de 28% d’ici 2030 ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2012.

C’est dans ce contexte que le Centre National de Télédétection et d’informations géographiques (CNTIG), structure sous tutelle de la Présidence, a lancé le jeudi 19 mai à Abidjan un groupe de travail composé de multinationales très actives dans l’agro industrie, telles que Cargill, Nestlé, Cémoi ou Olam. Son principal thème de travail portera sur le potentiel de la finance carbone du pays. La Côte d’Ivoire a déjà bénéficié de la finance carbone par le passé avec par exemple un projet de centrale électrique alimentée par des troncs et de feuilles de palmiers à huile.

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Faire émerger « des stratégies de résilience aux changements climatiques »

«  Notre objectif est de proposer des stratégies de résilience aux changements climatiques face à la dégradation de notre écosystème », a expliqué le docteur Édouard Fonh-Gbei, le directeur général du CNTIG. Le centre s’est récemment illustré par l’envoi de drones en milieu rural visant à identifier les forêts ivoiriennes classées, souvent occupées de façon anarchique par les planteurs de cacao.

La finance carbone repose sur le Protocole de Kyoto conclu en 1997. Ce dernier prévoyait que 38 pays représentant 55% des émissions mondiales allaient réduire leurs émissions de 5,2% entre 2008 et 2012 par rapport à 1990. Il incluait des mécanismes pour y parvenir. L’un d’eux est la création de marchés de quotas carbone qui assignent un prix aux émissions. Un autre, le Mécanisme de développement propre, permet aux pays développeurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre d’investir dans un projet de réduction d’émissions dans des pays moins riches.

Par ailleurs, la Banque mondiale et les autres banques multilatérales de développement estiment avoir alloué plus de 100 milliards de dollars à l’action climatique dans les pays en développement et émergents entre 2011 et 2014.

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La Côte d’Ivoire, à l’instar du continent africain, est un très faible émetteur de gaz à effet de serre. La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) estimait à 0,27 gigatonne équivalent CO2 ses émissions en 2000 (dernière année disponible) — à mettre en perspective avec les 49 gigatonnes recensées mondialement en 2010.

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