Nigeria : la croissance proche de zéro en 2016, selon Renaissance Capital

Le PIB nigérian s’est contracté de -0,4% sur les trois premiers mois de l’année, selon une note de conjoncture de la banque d’investissement Renaissance Capital. La croissance de la première économie africaine plafonnerait à +0,2% en 2016.

Le budget du Nigeria dépend à 70 % des exportations de pétrole (ici, une plateforme de Total à Amenem, dans le delta du Niger). © PIUS UTOMI EKPEI/AFP

Le budget du Nigeria dépend à 70 % des exportations de pétrole (ici, une plateforme de Total à Amenem, dans le delta du Niger). © PIUS UTOMI EKPEI/AFP

Publié le 23 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

En avril, le Fonds monétaire international (FMI) avait averti en revoyant à la baisse ses prévisions de croissance en Afrique subsaharienne, à +3 %, contre une prévision de +4 % avancée en janvier précédent. Tout particulièrement visés alors, les grands pays pétroliers de la région affectés par la baisse du prix de l’or noir.

Au Nigeria, cette baisse se confirme, voire s’accélère, à lire une note de conjoncture sur la première économie africaine que publie vendredi 20 mai Renaissance Capital. La banque d’investissement, active sur le continent depuis 2007, confirme le ralentissement observé aux trois derniers trimestres 2015 (+2,4%, +2,8% et +2,1%), quand l’économie nigériane s’était maintenue au-dessus des +4% trimestriels de début 2013 à début 2015.

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Une croissance 2016 attendue à +0,2%

Au premier trimestre 2016, la décélération est plus nette encore : le PIB nigérian s’est contracté de -0,4%. Un recul que Renaissance Capital impute aux contre-performances des secteurs agroalimentaire (boissons, alimentation, tabac), financier (-13,2% contre +9,5 au premier trimestre 2015) ou encore du BTP.

« Même le ciment, qui connaissait des croissances robustes (+14% en 2012, +39% en 2013, +30% en 2014 et +22% en 2015) s’est contracté au premier semestre 2016 de -4,4% sur un an », écrit la banque.

Seuls l’agriculture, qui compte pour un cinquième du PIB nigérian, les télécoms et l’import-export ont progressé sur les trois premiers mois de l’année.

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Ce qui n’empêche pas le bilan des courses d’être mitigé. « L’impact sur l’économie du pétrole — qui ne pèse plus que 10% du PIB contre 15% en 2011 — et de la pénurie de devises étrangères a été plus profond que nous l’anticipions. Ceci ajouté au décrochage des activités du gouvernement, attesté par un recul du secteur de l’administration publique sur cinq trimestres consécutifs, expliquent la décroissance économique du Nigeria au premier trimestre, qui va probablement persister au deuxième trimestre. Nous tablons sur une reprise de la croissance tirée par l’exécution du budget, mais qui ne sera pas significative étant donné les contraintes qui pèsent sur les revenus », anticipe Renaissance Capital.

Concrètement, l’économie nigériane passerait difficilement le cap de la croissance cette année, avec une légère progression de +0,2% (contre +2,8% en 2015). La prévision de la banque est fixée à +1,1% en 2017.

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