Black M : son grand-père a bien combattu pour la France, au grand dam de la « fachosphère »
Après l’annulation de son concert pour la commémoration de la bataille de Verdun, le rappeur français a une nouvelle fois été la cible de la « fachosphère » française. Cette dernière a tenté – en vain – de démontrer que le grand-père de Black M n’avait pas combattu dans les troupes coloniales.
La fachosphère française n’est plus à un coup bas prêt. Après une campagne haineuse menée à son encontre sur les réseaux sociaux, qui a conduit à l’annulation de son concert au Centenaire de Verdun, le rappeur Black M avait réagi en publiant un texte et une photo rappelant que son grand-père avait combattu pour la France. « Alpha Mamoudou Diallo, d’origine guinéenne, [qui] a combattu lors de la guerre 39-45 au sein des tirailleurs sénégalais – ces mêmes tirailleurs sénégalais qui étaient également présents lors de la Bataille de Verdun ».
Plutôt que de reconnaître l’ignoble affront dont elle s’était rendue coupable, la « fachosphère » s’est illustrée une nouvelle fois par sa capacité à attaquer sans répit et sans vergogne. Très vite, c’est l’hypothèse d’un blogueur dénommé Ahmed Meguini qui est relayée sur les réseaux sociaux : selon ce dernier, qui s’appuie sur les recherche d’un certain Pascal Guy, « historien et spécialiste du Ier Empire, qui en sa qualité de chercheur a une carte d’accès aux archives militaires de Vincennes : ‘Il n’y a pas d’Alpha Mamoudou Diallo guinéen incorporé dans les troupes coloniales’ ». Et de se référer à un fichier PDF présenté comme la « liste complète des combattants des troupes coloniales et indigènes du service historique de la défense ».
Robert Ménard sur un plateau
Mais les investigations du journal Libération dévoilent rapidement les insuffisances de ces pseudo-révélations. Tout d’abord le document sur lequel s’appuie « l’historien » est loin d’être complet, il ne recense que 30 000 noms sur les centaines de milliers de combattants mobilisés dans les troupes coloniales et indigènes entre 1850 et 1950.
Mieux, Libération révèle que l’historien Pascal Guy n’en est pas vraiment un… Contacté par le journal, il se définit comme un « autodidacte » sans diplômes, et sans spécialité aucune sur l’histoire des troupes coloniales. Un appel à l’Association des enfants des tirailleurs sénégalais de Guinée va finir de clouer le bec aux détracteurs de Black M, dont fait partie Robert Ménard qui est allé jusque sur le plateau de télévision de LCI pour relayer la fumeuse révélation…
« Après avoir vérifié dans les registres guinéens, son président Lamarana Amadou Diallo nous a alors communiqué une attestation où il certifie « qu’Alpha Diallo» (la véritable identité de Black M) « est le petit-fils de l’ancien combattant : Alfa Mamoudou DIALLO », « combattant de la 2e Guerre mondiale 1939-1945 ». Le document associe également une adresse dans le 13e arrondissement de Paris au descendant du soldat. Après vérification auprès de proches de Black M, il résulte qu’elle correspond bien à l’ancien domicile du chanteur, qui avait orthographié le prénom de son grand-père Alfa avec un «ph» au lieu d’un « f ». Black M n’avait donc pas menti. »
S’il ne sera pas à Verdun, le 29 mai, le rappeur est attendu pour un concert le 28 mai… à Bamako.
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