Kenya : au moins trois morts lors des manifestations de l’opposition
Au moins trois civils ont été tués lundi dans les affrontements entre la police anti-émeute kényane et des manifestants de l’opposition qui réclame la dissolution de la Commission électorale (IEBC).
Les manifestations ont eu lieu lundi 23 mai dans la capitale, Nairobi, à Mombasa, et dans l’ouest du pays, notamment à Kisumu, ville acquise à l’opposition.
Selon la police kényane, les affrontements entre la police et les manifestants ont fait au moins trois morts. Deux personnes ont été tuées par balle à Siaya (ouest) et une tierce personne est décédée à Kisumu des suites d’une blessure à la tête causée par une chute alors qu’elle fuyait les gaz lacrymogènes lancés par les policiers.
D’après le communiqué de la police, les forces anti-émeutes ont tiré « pour se défendre » face à « une foule utilisant des lance-pierre ». Par ailleurs, 29 policiers ont été blessés. De leur côté, les leaders de l’opposition ont affirmé que plusieurs de leurs partisans ont été « tués en divers endroits du pays » sans donner de bilan précis.
Manifestations interdites
Des manifestations prévues dans le centre de Nairobi, où se situe le siège de la Commission électorale (IEBC), avaient été interdites par la police, qui a déployé des forces anti-émeutes autour des bâtiments de cette institution.
Après les violents affrontements de la semaine passée dans la capitale, la police n’a pas tergiversé. Elle a rapidement tiré des gaz lacrymogènes pour disperser de petits groupes de passants et utilisé des canons à eau pour chasser ceux qui ne quittaient pas assez vite à leur goût une passerelle piétonnière enjambant une route, selon un journaliste de l’AFP présent sur place.
Pierres et pneus enflammés
Dans le bidonville de Kibera, à Nairobi, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des dizaines de manifestants bloquant une route à l’aide de pneus enflammés, a constaté un autre journaliste de l’AFP. Certains manifestants ont lancé des pierres sur les policiers.
La presse locale a également rapporté des affrontements dans la ville portuaire de Mombasa et dans la petite ville de Kakamega (Ouest).
Plusieurs manifestations contre l’IEBC ont été organisées par l’opposition depuis le 25 avril. La semaine passée, la police kényane avait ouvert une enquête interne après que des policiers avaient été filmés en train de battre un manifestant étendu au sol.
La coalition d’opposition emmenée par Raila Odinga et plusieurs organisations de la société civile réclament la dissolution de l’actuelle commission électorale, qui avait organisé la présidentielle de 2013 remportée par Uhuru Kenyatta. Le résultat avait été contesté par M. Odinga.
Ancien Premier ministre dans le gouvernement d’unité nationale formé après les violences postélectorales de 2007-2008 (plus de 1 100 morts), M. Odinga estime que la commission électorale est favorable au camp présidentiel et n’est pas en mesure de garantir l’équité de la prochaine présidentielle, prévue le 8 août 2017.
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