À Lusaka, la BAD se montre optimiste pour l’Afrique

Réunie en Zambie pour ses 51e assemblées générales annuelles, la banque panafricaine a loué la résistance des pays africains à une conjoncture internationale difficile.

Akinwumi Ayodeji Adesina Président de la BAD. © ERIC LARRAYADIEU/AFRICA CEO FORUM/JA.

Akinwumi Ayodeji Adesina Président de la BAD. © ERIC LARRAYADIEU/AFRICA CEO FORUM/JA.

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 23 mai 2016 Lecture : 3 minutes.

Ce 23 mai, veille de l’ouverture officielle de ses 51e assemblées générales annuelles, la Banque africaine de développement (BAD) a publié, dans la capitale zambienne, ses perspectives économiques pour l’Afrique en 2016 et 2017.

D’après l’institution dirigée depuis septembre 2015 par le Nigérian Akinwumi Adesina, la croissance économique du continent devrait se situer respectivement à +3,7% en 2016 (cependant en recul par rapport aux +5% évoqués l’an dernier à la même date à Abidjan) et +4,5% en 2017.

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Des prévisions moins pessimistes que celles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire internationale (FMI) qui tablent sur une croissance moyenne d’environ 3% pour le continent.

Une croissance au plus bas depuis 15 ans mais la deuxième plus forte derrière l’Asie orientale

La BAD, dont les prévisions de croissance ont a été réalisées en partenariat avec l’OCDE et le Pnud, rappelle dans le communiqué de lancement du rapport Perspectives Economiques en Afrique en 2016 – la 15e édition —, que le continent demeure, au plan mondial, la deuxième région derrière l’Asie orientale.

À Lusaka plusieurs chefs d’États africains sont attendus pour ces réunions annuelles, dont celui du Tchad, Idriss Déby Itno, président en exercice de l’Union africaine (UA), mais aussi le Ghanéen John Dramani Mahama ou encore le Zambien Edgar Lungu (hôte de l’événement).

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Les discours, à commencer par celui du patron de la BAD, se veulent résolument optimistes. Certes avec +3,5% réalisés en 2015 (contre un peu plus de 5% en 2014), l’Afrique, a enregistré son taux de croissance le plus bas en quinze ans. Mais “il ne faut pas oublier que la situation économique est difficile partout, en Amérique, en Europe ou même en Asie. Lorsque vous avez un continent qui croît de près de 4% contre 1,9% pour l’Europe par exemple, cela veut dire qu’il continue de progresser malgré tout”, rappelle le patron de la BAD interrogé par Jeune Afrique.

“D’autant que certaines régions du continent comme l’Afrique de l’Est affiche encore un taux croissance moyen de 6,3%”, ajoute-t-il en affirmant qu’il faut éviter les généralisations.

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Transparence et investissements publics

L’ancien ministre de l’agriculture du Nigeria a exhorté la presse africaine et internationale a continuer à “dire ce qui se passe véritablement” en Afrique et à continuer “à raconter une histoire positive” du continent.

“Les États notamment qui sont frappés de plein fouet par la chute du cours des matières premières doivent continuer à apporter de la valeur ajoutée à leurs ressources naturelles, à diversifier leurs économies, à poursuivre leur industrialisation et à accélérer l’intégration régionale”, a encore plaidé le patron de la BAD.

Tout en appelant les dirigeants à plus de transparence dans la gestion des finance publiques, Akinwumi Adesina soutient que les pays africains doivent continuer à investir pour relancer la croissance en mobilisant les capitaux au niveau africain.

Quant à Abebe Shimeles, le directeur de la recherche en développement par intérim de la banque panafricaine, il ajoute dans le communiqué diffusé par la BAD ce lundi 23 mai : « les pays africains, parmi lesquels figurent des champions de la croissance mondiale, ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle face à l’adversité économique internationale. Transformer cette résilience durable en une amélioration des conditions de vie des Africains nécessite une intervention dynamique des pouvoirs publics, visant à promouvoir une croissance plus rapide et plus inclusive ».

Un discours qui, globalement, vient tempérer celui du FMI. Le fonds avait publié début mai une note enjoignant les Etats d’Afrique, principalement ceux du Sud du Sahara, à “changer de cap en urgence”.

L’institution financière internationle, dirigée par la Française Christine Lagarde, appelle les pays de la région à restreindre leurs budgets pour « reconstituer des amortisseurs très amoindris » et se prémunir des « vulnérabilités » que pourrait provoquer une « nouvelle dégradation des conditions extérieures ».

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