Afrostream, la diversité bientôt en accès illimité !
Avec la plateforme de téléchargement Afrostream, le jeune entrepreneur Tonjé Bakang entend mettre la diversité à portée de clic.
C’est en 2013 que Tonjé Bakang, 34 ans, a décidé de créer Afrostream, un service de vidéo à la demande qui donnera, pour la première fois, un accès illimité aux séries et aux films africains, afro-américains et afro-caribéens. Lassé par la faible représentation des Noirs dans les médias traditionnels, cet autodidacte fait partie de cette génération montante qui souhaite changer la donne. Après avoir créé le Comic Street Show en 2005 et dirigé le théâtre Montorgueil pendant deux ans, il s’est lancé dans le projet Afrostream pour répondre à une demande forte : celle de ceux qui souhaitent avoir accès à d’autres types de contenus audiovisuels. Avec près de 2 milliards d’Africains et d’afro-descendants sur terre, le marché est théoriquement porteur.
Avant de lancer officiellement son catalogue illimité en avril 2015, à la manière de Netflix, la plateforme Afrostream s’est associée à TF1 pour construire son contenu consacré aux films afros. Le projet a démarré sur les chapeaux de roues il y a un an, avec 1 million d’euros de budget, dix employés et deux associés. Sur la base d’un concept simple : il suffit de souscrire à un abonnement de 6,99 euros par mois pour accéder, de manière illimitée, au catalogue proposé par Afrostream.
20px;" alt="" src="https://www.jeuneafrique.com/photos/022015/006022015175735000000JA2822p070_1.jpg" />La diversité dans les médias : un problème en France
"Durant mon adolescence, j’étais frustré de ne pas pouvoir m’identifier aux héros de mes séries préférées, confie Tonjé Bakang. Difficile de se construire en tant qu’individu et de trouver sa place dans la société quand le peu que l’on montre est négatif…" Le sujet de la diversité dans les médias reste un vrai problème en France, avec ses tombereaux de clichés et ses personnages caricaturaux. Mais les quelque quatre millions de Noirs de France sont en droit d’attendre des personnages plus réalistes.
Aux États-Unis principalement, mais aussi en Angleterre et en Afrique même, l’étendue des productions a de quoi faire rougir l’Hexagone. "Certaines personnes ont la chance d’avoir accès à ces programmes si elles parlent couramment anglais, poursuit Bakang. Malheureusement, une grande majorité des Noirs d’Europe et d’Afrique francophone ne peuvent y accéder. Ils n’ont pas le choix. Ils doivent opter pour le téléchargement illégal ou le streaming, avec tous les inconvénients relatifs à ces pratiques. Des films difficiles à trouver, des images de mauvaise qualité, et surtout des longs-métrages uniquement disponibles en anglais, sans sous-titres."
Afrostream ne veut pas verser dans la récrimination velléitaire, mais plutôt proposer une solution au problème en devenant bien plus que "le Netflix afro". C’est ce que l’équipe s’évertue à réaliser chaque jour, notamment en montant des partenariats avec des sociétés de production indépendantes et de grands groupes de distribution. "Pour que ces questions évoluent, il ne faut pas combattre un système, mais plutôt essayer de le changer en apportant de nouvelles propositions", soutient Bakang.
Afrostream souhaiterait aussi encourager de jeunes réalisateurs avec sa propre société de production conçue pour servir de tremplin aux jeunes talents porteurs de nouvelles idées. Profondément attaché à la France, où il est né dans une famille d’intellectuels, Tonjé Bakang compte enfin conquérir l’Afrique, un continent où "tout est en train de se jouer".
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