Youssouf Hadji : « Le Maroc avait besoin d’un sélectionneur à poigne »

À 36 ans, Youssouf Hadji a contribué, avec ses 9 buts – dont les deux derniers le 13 mai à Tours (5-2) – et 3 passes décisives, à l’accession de Nancy en Ligue 1. L’ancien international marocain, qui va poursuivre l’aventure, garde un œil attentif sur les Lions de l’Atlas.

Youssouf Hadji, lorsqu’il évoluait à Rennes, en © Paolo Giovannini / AP / SIPA

Youssouf Hadji, lorsqu’il évoluait à Rennes, en © Paolo Giovannini / AP / SIPA

Alexis Billebault

Publié le 25 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique  : N’éprouvez-vous aucune lassitude physique, alors qu’à votre âge, beaucoup de joueurs ont déjà mis fin à leur carrière ?

Youssouf Hadji : Aucune. J’ai toujours autant envie de m’entraîner et de jouer. J’ai appris à me gérer. À 36 ans, on récupère moins vite, et c’est pour cela que j’ai une très bonne hygiène de vie. Je sors très peu, je ne bois pas, je ne fume pas et même si j’aime bien manger, je fais attention. Je suis aussi très attentif à la préparation. J’arrive toujours parmi les premiers à l’entraînement, je repars parmi les derniers car je fais des soins, du renforcement musculaire. Avec Pablo Correa, l’entraîneur, on se connaît parfaitement. S’il décèle quelque chose qui ne va pas, il vient me le dire. Et si j’ai un coup de mou, je l’en informe. On ne triche pas.

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Vous avez inscrit 9 buts, délivré 3 passes décisives. L’an dernier, vous en aviez inscrit 14…

Oui, et je pense que j’aurais pu en marquer davantage. Mais cette saison, j’ai inscrit des buts importants, décisifs, qui ont rapporté pas mal de points à l’équipe. Les deux buts inscrits à Tours me permettent d’être le deuxième meilleur buteur de l’histoire du club en championnat (75), derrière Michel Platini (98). Il me reste un an de contrat avec Nancy. Je ne me fixe aucune limite. Tant que mon corps suit, tant que j’ai envie d’aller m’entraîner, je continue. En revenant à Nancy, après mes expériences au Qatar et en Turquie, mon objectif était de retrouver la L1 avec mon club. Et cette saison, j’ai tenu un rôle dans le vestiaire, en tant qu’ancien, quand il fallait préserver l’équilibre du groupe. Avec les jeunes aussi, j’ai beaucoup dialogué.

Il y a une belle génération au Maroc, talentueuse, pleine d’avenir

Le Maroc a paraît-il tenté de vous convaincre de revenir en sélection récemment ?

Oui, la saison dernière, plus exactement. Mais j’avais décliné. Bien sûr, cela m’avait flatté, j’avais un peu réfléchi mais il faut laisser la place aux jeunes. Il y a une belle génération au Maroc, talentueuse, pleine d’avenir. J’ai fait mon temps en sélection. J’y suis encore très attaché, d’autant plus que mon frère Mustapha fait partie du staff. Revenir à 35 ans, est-ce que cela aurait eu un sens ?

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Justement, le Maroc, depuis la finale de la CAN perdu en 2004 face à la Tunisie (1-2), n’a plus brillé. L’arrivée d’Hervé Renard peut-elle mettre fin à cette longue traversée du désert ?

Je l’espère et je suis convaincu qu’il peut être l’homme de la situation. Il a une expérience de l’Afrique, ce que n’avait pas Eric Gerets par exemple. Gerets avait bien débuté avant de se laisser aller. Au Maroc, il y a le talent. Regardez la composition de l’équipe : beaucoup de joueurs évoluent en Europe, dans les meilleurs championnats. Mais il fallait un entraîneur à poigne. Renard est réputé pour en avoir. Il a le charisme, l’expérience. Cela ne fait pas tout, mais c’est déjà beaucoup. Le Maroc doit redevenir une des meilleures sélections d’Afrique. Il le peut. L’Algérie a réussi à le faire, alors que pendant plusieurs années, elle n’avait pas de résultats. On peut s’inspirer d’elle…

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