Algérie : l’ouverture du procès de l’affaire « El Khabar » reportée au 8 juin

Pour la quatrième fois consécutive depuis le début du mois de mai, l’ouverture du procès de l’affaire d’El Khabar est reportée. Prochaine audience prévue : le 8 juin.

Vue d’un étalage de journaux algériens, le 21 mai 2011, à Oran. © Maya-Anaïs Yataghène/Flickr

Vue d’un étalage de journaux algériens, le 21 mai 2011, à Oran. © Maya-Anaïs Yataghène/Flickr

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Publié le 25 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

La première audience devait se tenir le 2 mai, puis le 4, avant d’être à nouveau reportée au 11 et enfin au 25 mai. Ce mercredi, le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs à Alger a une nouvelle fois différé l’ouverture du procès de l’affaire El Khabar, au mercredi 8 juin. La justice avait été saisie le 27 avril par une plainte en référé du ministère de la Communication, qui conteste l’opération de rachat du groupe média par la société Ness Prod, filiale du groupe Cevital de l’entrepreneur Issad Rebrab.

La raison de ce quatrième report : la partie plaignante a déposé une nouvelle requête – acceptée par le juge – demandant à ce que les actionnaires soient cités individuellement. La plainte introduite initialement visait pourtant le président du conseil d’administration de la société par actions (SPA) El Khabar. Dont un avocat, Me Hakim Saheb, estime désormais que ce nouveau rebondissement dans l’affaire constitue une « atteinte à la procédure. »

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Après plusieurs mois de négociations, le groupe Cevital a racheté, au début d’avril, via l’une de ses multiples filiales, 95 % des actions de la SPA El Khabar – le quotidien El Khabar est le deuxième titre privé lancé par un groupe de journalistes au lendemain de l’ouverture démocratique qui a mis fin au régime du parti unique, en 1990.

L’acquisition d’El Khabar au cœur d’une bataille judiciaire

C’est peu dire que l’entrée dans le capital d’El Khabar confère au conglomérat de la famille Rebrab, présent notamment dans l’agroalimentaire, la distribution, l’automobile ou encore l’électroménager, une tout autre dimension.

Outre le quotidien El Khabar (tiré à plus de 350 000 exemplaires et jouissant d’une excellente réputation) et son siège, d’une valeur de plusieurs millions d’euros,Cevital contrôle désormais la chaîne de télé KBC, une société de diffusion, cinq imprimeries (en association avec le journal El Watan), ainsi que plusieurs actifs.

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Déjà propriétaire de Liberté, dont l’hostilité à l’égard du président Bouteflika n’est plus à démontrer, ce Kabyle de 71 ans, qui s’est lancé dans les affaires au début des années 1970, est ainsi en passe de devenir un acteur majeur de la scène médiatique algérienne. D’autant que, avec un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de dollars en 2014 et près de 15 000 employés, Cevital a renforcé sa position de premier groupe privé en Algérie.

Mais trois semaines après l’annonce officielle du rachat, coup de tonnerre : le ministère de la Communication décide de saisir la justice pour faire annuler la transaction au motif qu’elle serait illégale.

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