#FreeMoussa : le travailleur humanitaire de BarakaCity n’est toujours pas fixé sur son sort
Emprisonné puis libéré, Moussa Ibn Yacoub attend toujours de connaître le sort que lui réserve la justice du Bangladesh.
Le 19 mai, la nouvelle est tombée, presque sans surprise. Pour la seconde fois dans le mois, l’audience qui doit déterminer la date de son procès était reportée. Officiellement, pour respecter le décès d’un avocat. La fois précédente, le 5 mai, c’était parce que le juge ne s’était pas présenté au tribunal. Aujourd’hui, Moussa ne connaît toujours pas la date de la prochaine audience.
La justice du Bengladesh serait-elle en train de se défiler face à ce qui ressemble à un beau cafouillage ? Tout porte à le croire, depuis le début. Le 22 décembre alors qu’il se rendait dans le sud du pays pour apporter de l’aide aux Rohingya (une communauté musulmane persécutée au Bangladesh), il avait été arrêté à un check point et interpellé en raison de la différence entre son nom musulman et celui qui figure sur ses papiers civils, Puemo Maxime Tchantchuing. Incarcéré pour « activités suspectes », le jeune humanitaire français partagera un temps sa cellule avec 150 détenus. Après d’innombrables atermoiements, le 1er mars il est finalement placé en liberté conditionnelle, avec interdiction de quitter le territoire.
En avril, les avocats de Moussa ont enfin accès au rapport de police : le verdict tombe, on lui reproche d’avoir usurpé son identité. Un procès doit donc avoir lieu. Pour le frère de Moussa, Kamdem Tchantchuing, rien ne tient dans le dossier : « Le rapport de police l’accuse d’avoir utilisé une fausse identité, mais c’est faux ! À aucun moment il n’a présenté une fausse identité puisqu’il a donné son passeport à la police. Ils en ont conscience aujourd’hui, et c’est certainement pour cela qu’ils repoussent ces audiences. Tout simplement parce qu’ils ne veulent pas perdre la face. »
À aucun moment Moussa n’a présenté une fausse identité
En attendant d’être fixé sur son sort, Moussa est logé dans un hôtel à Cox Bazar, petite ville portuaire située dans l’extrême sud-est du pays. « Au départ de sa conditionnelle, il était très surveillé. Il y avait en permanence des agents qui le suivaient, c’était très pesant. Mais aujourd’hui c’est mieux. » Comme en témoigne la page Facebook qu’il anime, Moussa a choisi de mettre son temps et sa patience au service des plus démunis.
« Dans son quartier, il s’occupe d’enfants des rues, qui ont dix ou douze ans maximum. Il essaie de monter un projet pour leur trouver un hébergement. C’est comme ça qu’il s’occupe actuellement », explique son frère, qui a passé un mois à ses côtés.
En France, la diplomatie s’active pour que les autorités bangladaises optent pour une solution raisonnable, et permettent à Moussa de retrouver très vite la liberté.
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