« Ballerinas of Cairo » : pointes et tutus dans les rues de la capitale égyptienne
Depuis quelques mois, la danse classique se pratique et s’admire dans les rues du Caire, à l’initiative de jeunes égyptiens désireux de mettre en avant les beautés cachées de leur pays. De belles photos, partagées sur les réseaux sociaux, immortalisent ces instants à la fois surprenants et magiques.
C’est un véritable spectacle en plein air qu’offrent ces jeunes femmes, pointes aux pieds dans des décors pour le moins insolites de la capitale. Rues, métro, cafés, parkings, garage, parcs, bâteau… Depuis quelques mois, les passants assistent, intrigués, surpris et souvent charmés, à des séances photo un peu particulières mettant en scène des danseuses égyptiennes dans toute leur grâce.
Une autre image de l’Égypte
Inspiré par les éditions new-yorkaise et parisienne du célèbre « Ballerina Project » (lancé en 2009 par le photographe Dane Shitagi), le photographe et réalisateur Mohamed Taher, 31 ans, a voulu mettre en lumière à la fois le talent des danseuses et la beauté de la ville. « En explorant la ville et sa diversité d’un autre point de vue, plus artistique, nous voulons transmettre cette sorte de contraste entre la beauté et la sérénité des danseuses classique et le tohu-bohu du Caire », explique-t-il à Jeune Afrique.
Sur ces photos, jeunesse et légèreté s’animent en effet devant « la folie urbaine et l’héritage historique » de la ville, avec par exemple pour décors le vieux souk Khan al-Khalili, la citadelle médiévale de Saladin, ou encore le Nil.
Le projet, né en janvier 2016, se développe progressivement et compte aujourd’hui une douzaine de danseuses et cinq photographes. L’objectif, indique Mohamed Taher, c’est de l’étendre à d’autres villes égyptiennes comme Alexandrie, Nuweiba, Dahab et Louxor. Après son succès sur Instagram, le groupe à lancé une page Facebook le 17 mai.
Une sensation de liberté
Nour El Gazzar, une jeune danseuse de 20 ans, fut une des premières à rejoindre l’aventure. Étudiante en sciences politiques à l’université britannique en Égypte, elle rêve de devenir journaliste pour un média international et de continuer à danser le plus longtemps possible. « Lorsque je danse, j’ai l’impression de pouvoir m’exprimer librement, à travers mon corps, mes pensées et ma personnalité. Pour moi, le ballet ce n’est pas seulement une image, un spectacle ou même un entraînement ; c’est surtout un mode de vie qui devient, avec le temps, une addiction et une inspiration. »
En Égypte, les danseuses classique ne rencontrent pas vraiment d’obstacles, explique Nour El Gazzar, qui admet néanmoins que cette danse devrait être intégrée d’avantage dans la culture nationale. « Il existe plusieurs cours de danse à travers la ville, et les évènements publics autour de la danse classique se sont multipliés ces derniers temps via les réseaux sociaux, ajoute-t-elle. À travers ce projet, nous voulons montrer que tout le monde peut s’exprimer sans contraintes. »
Pendant les séances photo, certaines personnes sont surprises, d’autres curieuses, créant parfois de petits attroupements. « Une fois, au centre-ville du Caire, plusieurs automobilistes ont refusé de démarrer après que le feu de circulation soit passé au vert, préférant regarder les performances de la danseuse ! » se souvient Mohamed Taher, qui confie être lui-même toujours aussi fasciné par ces « anges avec une âme humaine ».
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