Liberia : le président de l’Assemblée nationale arrêté dans « l’affaire Sable Mining »

Alex Tyler, président de l’Assemblée nationale, et Varney Sherman, chef de Unity Party (parti au pouvoir), ont été arrêtés à Monrovia, la capitale du Liberia, le 25 mai. Ils font partie d’un groupe de cinq personnes inculpées pour « crimes économiques » dans le cadre des tentatives du groupe britannique Sable Mining d’obtenir une concession minière dans le pays au début de la décennie.

Ouvriers de Sable Mining sur le site du projet minier Kpo Iron Ore au Liberia. © www.sablemining.com/

Ouvriers de Sable Mining sur le site du projet minier Kpo Iron Ore au Liberia. © www.sablemining.com/

Publié le 26 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Les autorités libériennes ont passé l’accélérateur dans l’enquête sur les soupçons de corruption ayant entouré la tentative d’acquisition par le groupe britannique Sable Mining de la concession minière des Monts Wologozi (dans le nord-ouest du pays).

Cinq personnes ainsi que la compagnie minière britannique Sable Mining, accusée de les avoir corrompus, ont été inculpées de « crimes économiques », a annoncé le mercredi 25 mai le ministre de l’Information du Liberia, Eugene Nagbe, selon des propos rapportés par l’AFP.

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Parmi les responsables inculpés figurent Varney Sherman, secrétaire général de Unity Party (au pouvoir), Alex Tyler, « speaker » de la chambre basse du parlement libérien, Ernest C.B. Jones, ancien secrétaire d’Etat aux Mines, et Chris Onunuga, un entrepreneur dans le secteur minier. Les quatre hommes ont été arrêtés mercredi et libérés sous caution, a rapporté l’agence Reuters ce jeudi 26 mai.

Dessous de tables

Dans un rapport retentissant publié le 11 mai, l’ONG Global Witness a accusé Sable Mining, s’appuyant sur des documents internes à l’entreprise, d’avoir versé des dizaines de milliers de dollars en pots-de-vin à plusieurs personnalités libériennes afin d’obtenir une modification de la réglementation minière du pays, dans l’optique d’obtenir la licence d’exploration sur le très attractif gisement des Monts Wologozi, sans passer par un appel d’offres concurrentiel. L’ONG a également mis en avant des irrégularités et des pots de vins que cette compagnie britannique aurait versés en vue de l’obtention de permis miniers en Guinée.

Si l’entreprise n’a finalement pas obtenu la concession de Wologozi, ce gisement été été étonnamment réintégré parmi les concessions pouvant être octroyées de gré à gré après un changement de la réglementation applicable, ratifiée en septembre 2010 par le parlement

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Au total, Global Witness accuse la compagnie minière d’avoir payé près de 960 000 dollars à plusieurs responsables libériens ou à leurs proches entre 2010 et 2012 pour s’assurer leurs faveurs en vue de l’obtention de concessions pour l’extraction de minerai de fer, rapporte l’AFP.

La réponse de Sable Mining

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Des allégations contestées par Sable Mining.

Dans un communiqué transmis plus tôt ce mois-ci à l’agence, la société minière a dénoncé « des allégations inexactes et infondées » dans le rapport de Global Witness, établi « essentiellement sur la base de discussions non corroborées avec trois anciens associés (…) dont le témoignage n’est pas fiable ».

Sur son site internet, ce jeudi, Sable Mining indiquait simplement avoir « pris note des commentaires et de la spéculation dans la presse récemment concernant des allégations de corruption portées contre la société au Liberia ».

Selon le même document, l’entreprise cotée sur le marché alternatif de la Bourse de Londres « examine ces questions et prend des conseils juridiques appropriés, et maintiendra le marché informé des développements au fur et à mesure ».

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