RD Congo : au moins un civil tué à Goma, manifestation anti-Kabila dispersée à Kinshasa

Les autorités du Nord-Kivu ont indiqué jeudi qu’un civil avait été tué et « deux ou trois » policiers blessés lors des manifestations anti-Kabila organisées dans la ville de Goma, dans l’est de la RD Congo. À Kinshasa, les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.

La police congolaise se déploie à Kinshasa lors d’une manifestation de l’opposition, le 19 janvier 2015. © John Bompengo/AP/SIPA

La police congolaise se déploie à Kinshasa lors d’une manifestation de l’opposition, le 19 janvier 2015. © John Bompengo/AP/SIPA

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Publié le 26 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

« Contrairement à ce que certains médias ont annoncé, aucun policier n’a été tué aujourd’hui [26 mai] à Goma. » Contacté par Jeune Afrique, Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu, a confirmé par ailleurs la mort d’un civil qui tentait, selon lui, de « ravir l’arme d’un policier de garde » devant une coopérative financière locale.

Bilan officiel contesté

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L’autorité provinciale a également minimisé l’ampleur de la mobilisation anti-Kabila à Goma. « Tout au long de la journée, le centre-ville a été calme parce que nous avons interdit la marche dans le Nord-Kivu qui se trouve d’ailleurs en état de guerre. Mais quelques badauds sont quand même sortis à Ndosho, à 12 km de Goma, pour jeter des pierres sur la route », a soutenu Julien Paluku.

À l’en croire, c’est lorsque les forces de l’ordre se sont déployées sur place qu’il y a eu « quelques altercations » avec des manifestants. « Deux ou trois policiers ont été blessés », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails. Un bilan officiel contesté par la Dynamique de l’opposition du Nord-Kivu qui parle d’au moins trois civils et deux policiers tués dans les heurts.

Manifestations dispersées à Kinshasa, interdites à Lubumbashi

Des manifestations contre le président Jospeh Kabila et pour le retour de la paix à Beni ont également été organisées dans plusieurs autres villes du pays, notamment à Kinshasa.

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Dans la capitale congolaise, à la mi-journée, le cortège des manifestants a été dispersé à coups de grenades lacrymogènes au motif que les manifestants s’étaient éloignés de l’itinéraire programmé et autorisé.

« Malgré le non respect de l’itinéraire, la police les a accompagnés jusqu’à la Maison Schengen où ils devaient s’arrêter mais ils ont essayé d’entrer à La Gombe [le centre-ville de Kinshasa] qui constitue une zone rouge. Nos éléments ont été alors contraints d’intervenir pour rétablir de l’ordre », a expliqué à Jeune Afrique le général Célestin Kanyama, chef de la police dans la capitale congolaise, réfutant toute accusation d’utilisation de balles réelles par les forces de l’ordre.

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« Nous avons aujourd’hui des équipements appropriés pour faire face à des fauteurs de troubles », a-t-il ajouté, avançant toutefois un bilan de « 35 policiers blessés et du matériel de la police endommagé » lors des heurts avec les manifestants.

La police a réprimé indistinctement tous les manifestants, selon l’opposant Martin Fayulu

De son côté, l’opposant Martin Fayulu, candidat déclaré à la présidentielle qui fait partie des organisateurs de la marche de Kinshasa, a accusé la police d’avoir « réprimé indistinctement tous les manifestants : même ceux qui avaient respecté l’itinéraire des autorités. Dans ce groupe, il y avait Eve Bazaiba [secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo], qui a été blessée à la jambe ». Il y aurait plusieurs autres personnes blessées. « Pour l’instant nos équipes effectuent des rondes à travers la ville pour établir un premier bilan », a-t-il souligné.

Selon lui, « au moins 250 000 personnes ont manifesté ce jeudi dans la ville de Kinshasa » alors que la police parle de « quelque 1 500 manifestants ».

Ailleurs dans le pays, à Lubumbashi (Sud) notamment, les manifestations ont été interdites et un imposant dispositif de sécurité a dissuadé les opposants de descendre dans les rues. Alors qu’à Bukavu (Est), des manifestants ont été encadrés jusqu’à la fin de la marche par les forces de l’ordre, selon des témoins.

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