Guinée-Bissau : à peine nommé, le nouveau Premier ministre Baciro Dja déjà contesté par le PAIGC
Des militants du PAIGC, parti au pouvoir en Guinée-Bissau, ont contesté dans la rue jeudi la nomination de Baciro Dja au poste de Premier ministre.
C’est par une manifestation de colère que les militants du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), venus du siège de la formation à proximité de la présidence, dans le centre-ville, ont accueilli, jeudi 26 mai, la nomination de Baciro Dja comme nouveau Premier ministre.
Une centaine d’entre eux ont jeté des pierres en direction du palais présidentiel, à l’intérieur duquel étaient visibles des membres de la garde présidentielle et des soldats burkinabè de l’Ecomib, la force de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) déployée depuis 2012 dans le pays.
La police anti-émeute est intervenue en renfort à l’extérieur du bâtiment et a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes, en menaçant, par la voix d’un de ses commandants, « de tirer sur quiconque franchirait les grilles du palais ».
Le calme est revenu aux abords du palais présidentiel vers 22 heures locales. Aucun incident similaire n’était signalé ailleurs en ville, à travers laquelle étaient visibles des policiers mais pas de militaires.
Le PAIGC ne veut « pas de Premier ministre choisi par le président »
Plus tôt dans la journée de jeudi, José Mario Vaz avait annoncé aux représentants des cinq formations siégeant à l’Assemblée nationale, dont le PAIGC et le Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition, deuxième parti du pays), son intention de nommer un nouveau Premier ministre, d’après des responsables politiques.
Le PAIGC avait réitéré son refus de reconnaître un chef de gouvernement désigné par le président, estimant que le choix du Premier ministre incombait au parti majoritaire au Parlement conformément à la Constitution.
Le PAIGC ne reconnaîtra aucun gouvernement.
« Nous n’accepterons pas un Premier ministre choisi par le président », et « le PAIGC ne reconnaîtra aucun gouvernement » qu’il formera, avait déclaré devant la presse l’ex-Premier ministre Carlos Correia, qui s’est rendu avec certains ex-ministres devant les grilles du palais présidentiel.
En août 2015, le président Vaz avait déjà nommé Baciro Dja comme Premier ministre. Cette nomination ayant été contestée par le PAIGC, elle avait été invalidée par la Cour suprême et Dja avait démissionné le 9 septembre. Il avait été remplacé par un vétéran du PAIGC, Carlos Correia, dont le gouvernement a été dissous le 12 mai, mais « refuse de démissionner », a rappelé Carlos Correia, laissant présager un nouveau volet de la crise.
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