France : l’UDMF, un parti musulman qui veut « lutter contre le rejet de l’islam »
Il y aura un parti musulman aux élections départementales de mars prochain en France. L’Union des démocrates musulmans de France (UDMF) entend présenter plusieurs candidats, notamment à Bobigny, en région parisienne.
Sa présence risque d’alimenter les débats. Alors que le Front national (FN) espère une nouvelle vague de victoires lors des élections départementales en mars, un parti musulman, l’Union des démocrates musulmans de France (UDMF), s’est également lancé dans la course.
>> Lire aussi : "Mohamed Talbi : "L’islam est né laïc""
Fondé en novembre 2012, l’UDMF est dirigée par Najib Azergui, d’origine marocaine, qui dit s’inspirer de l’exemple du parti chrétien-démocrate de l’ex-ministre Christine Boutin. Le parti a présenté deux candidats à Bobigny : Khalid Majid, 36 ans, cadre commercial, et Schérazade Benhaddad, 34 ans, une militante associative. Il revendique 900 adhérents et 8 000 sympathisants et devrait présenter des candidats dans sept autres cantons dans toute la France, selon le quotidien "Le Parisien".
Quel est son programme ?
L’UDMF entend notamment promouvoir la finance islamique, conçue comme une alternative "éthique" à la finance traditionnelle et un moyen d’enrayer de futures crises en proscrivant les intérêts.
Le parti se dit également favorable au droit de vote aux élections locales pour les étrangers et veut revenir sur l’interdiction du port du voile à l’école. Estimant que certains "épisodes tragiques" de l’Histoire de France, notamment la colonisation et la guerre d’Algérie, sont "passés sous silence" dans les programmes scolaires, il milite pour leur enseignement ainsi que pour celui de la langue arabe, "injustement bannie" du secondaire.
Y a-t-il un précédent ?
Plusieurs partis musulmans ont déjà vu le jour en France par le passé, notamment le Parti musulman de France (PMF). Mais ils n’ont recueilli que peu de voix et n’ont pas réussi à émerger, tant au niveau local que national.
L’UDMF partage en réalité peu de points communs avec le PMF, créé en 1997 à Strasbourg et dont le président, Mohamed Latrèche, avait obtenu 0,92% des voix aux élections législatives de 2007. Comme lui, le PMF est certes opposé à la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques, car elle interdit entre autres le port du voile à l’école.
Nous défendons une laïcité respectueuse.
Toutefois, cette formation est avant tout antisioniste et dénonce ce qu’elle estime être "l’emprise" du sionisme sur la société française. Sur ce point, ses liens avec l’extrême-droite ont plusieurs fois été établis. Le PMF a disparu des radars depuis la fin des années 2000 et son site Internet n’existe plus.
"Nous sommes, comme le Parti chrétien démocrate, un parti d’opinion qui se base sur un héritage culturel et historique", explique Nagid Azergui à Metronews, refusant que sa formation soit qualifiée de parti confessionnel. Nous nous référons à l’islam "parce que c’est devenu un thème politique dans le sens négatif, celui du rejet, et que nous voulons lutter contre cela, en défendant bien au contraire une laïcité respectueuse", poursuit-il.
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Par Mathieu OLIVIER
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