UMP : Stéphane Tiki, camerounais, sans-papiers et « arroseur arrosé »
Accusé d’être en situation irrégulière par le « Canard enchaîné », l’ex-président des Jeunes populaires de l’UMP, Stéphane Tiki, s’est vaguement défendu en assurant avoir fait une demande de naturalisation. Problème : celle-ci daterait de 2009 et il se serait vu opposer un refus de l’administration… Une situation d’autant plus surprenante que le jeune militant sarkozyste a suivi une ligne politique très dure sur l’immigration, comme le prouvent nombre de ses déclarations. Petit florilège.
L’année commence mal pour Stéphane Tiki. Après avoir annoncé, mardi 10 février, s’être mis en retrait de la présidence des jeunes de l’Union pour un mouvement populaire (UMP, parti de Nicolas Sarkozy) à la suite des révélations du "Canard enchaîné" sur sa situation irrégulière, il doit faire face à de nouvelles informations embarrassantes le concernant. La radio Europe 1 a assuré jeudi matin qu’il aurait essuyé un refus suite à une demande de naturalisation en 2009. Sans déposer de recours par la suite ni renouveller sa procédure. Stéphane Tiki est venu s’installer en France en 2005, grâce à un visa étudiant. Son dernier titre de séjour valide daterait de 2010.
Marion Maréchal Le Pen demande sa régularisation
L’affaire est extrêmement embarassante pour l’UMP, qui tient une ligne très droitière sur l’immigration. Certains dirigeants du parti s’offusquent notamment qu’un étranger ait pu accéder à la tête des jeunes du parti sans que sa situation administrative ne soit vérifiée. Mais le jeune Camerounais de 27 ans bénéficie de plusieurs soutiens ; à gauche chez les défenseurs des migrants sans papiers et, de manière plus inattendue, à l’extrême droite de l’échiquier politique en la personne de l’étoile montante du Front national (FN), Marion Maréchal Le Pen, qui estime "qu’il mérite d’obtenir la citoyenneté française".
Contre le vote des étrangers et la régularisation des sans-papiers
La situation de Stéphane Tiki suscite d’autant plus de stupéfaction que celui-ci a multiplié par le passé les déclarations anti-immigration clandestine, et qu’il appartient au mouvement de la Droite forte, présidé par le député Geoffrey Didier. Situé à la droite de la droite de l’UMP, ce courant est connu pour ses diatribes quasi-xénophobes inspirées par l’idéologue et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Ironie de l’histoire, Stéphane Tiki s’est montré particulièrement zélé sur les questions relatives aux étrangers.
Voici un petit florilège des déclarations du jeune militant sarkozyste, qui lui font connaître aujourd’hui la situation de l’"arroseur arrosé" :
- Le 6 octobre 2012, Stéphane Tiki affichait clairement sur son compte Twitter son opposition au vote des étrangers résidant en France :
Sur le terrain pour faire signer la pétition contre le droit de vote des étrangers cc@jeunesump http://t.co/wzQ8potU
— Stéphane TIKI (@stephanetiki) 6 Octobre 2012
- En octobre 2013, il publie un Tweet indigné sur le traitement médiatique favorable accordé à la jeune rom en situation irrégulière Leonarda.
Quand Stéphane Tiki, vivant en France sans titre de séjour, se plaignait d’une interview de #Leonarda…Voilà voilà pic.twitter.com/0tSzYCGFOS
— François Berland (@FrancoisBerland) 11 Février 2015
- Le 20 mai 2013, à l’occasion du premier anniversaire de l’élection de François Hollande, Stéphane Tiki se lâche et fait une référence hasardeuse sur la prédominance des drapeaux étrangers place de la Bastille le 6 mai 2012.
Le 06 mai 2012, où étaient les drapeaux français lors de la victoire de Hollande. On ne voit que les drapeaux étrangers #AvecSarkozy
— Stéphane TIKI (@stephanetiki) 28 Mai 2013
- Interviewé par la chaîne Telesud, il assure" toujours avoir été de droite" et réaffirme sa totale opposition aux droits du vote des étrangers.
L’entretien du jour du 061014 Stéphane Tiki Délégué National des jeunes UMP by telesud
- Interrogé le 5 janvier dernier par Jean-Jacques Bourdin sur les antennes de RMC concernant la soirée du réveillon des jeunes militants de l’UMP en compagnie de membres du Front national, dont Florian Phillipot, le président des "Jeunes Pop" ne prend pas clairement ses distances avec ses camarades, invoquant la dimension privée de la rencontre. Le jeune Camerounais a toutefois rappelé "qu’il n’y avait aucune porosité entre les militants de l’UMP et ceux du FN".
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