Syrie : démission du négociateur en chef de l’opposition aux pourparlers de paix

Le négociateur en chef de l’opposition syrienne, Mohammed Allouche, a annoncé sa démission dimanche soir. Il a évoqué l’échec des négociations et la poursuite des bombardements du régime de Bachar al-Assad sur les zones rebelles pour motiver sa décision.

Quartier de Saif Al Dawla, à Alep, en Syrie, le 2 octobre 2012. © Manu Brabo/AP/SIPA

Quartier de Saif Al Dawla, à Alep, en Syrie, le 2 octobre 2012. © Manu Brabo/AP/SIPA

Publié le 30 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

« Les négociations sans fin portent atteinte au sort du peuple, j’annonce donc mon retrait de la délégation et la remise de ma démission » au Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe les principaux représentants de l’opposition et de la rébellion syriennes, a affirmé Mohammed Allouche dans un communiqué publié sur son compte Twitter tard le soir, le 29 mai.

Dénonce « l’entêtement du régime »

« Les trois rounds de négociations (à Genève sous l’égide de l’ONU, NDLR) ont été sans succès en raison de l’entêtement du régime, la poursuite de ses bombardements et son agression contre le peuple syrien », a déclaré le négociateur en chef de l’opposition syrienne qui dirige le mouvement armé d’inspiration salafiste Jaich al-Islam (L’armée de l’islam), un des plus influents mouvements rebelles en Syrie.

En référence à la trêve du 27 février, plusieurs fois violée, il a également dénoncé « l’incapacité de la communauté internationale à faire appliquer ses résolutions notamment en ce qui concerne le côté humanitaire, la levée des sièges, l’entrée des aides, la libération des prisonniers et le respect de la trêve ».

« Je proteste contre la communauté internationale, en espérant qu’elle prenne au sérieux le sang des Syriens qui est versé en raison du régime et de ses alliés », a-t-il poursuivi dans le communiqué.

Pas de nouveaux pourparlers avant « deux ou trois semaines »

Cette démission intervient trois jours après que l’émissaire de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a indiqué au Conseil de sécurité qu’il n’envisageait pas de nouveaux pourparlers de paix concernant la Syrie « avant deux ou trois semaines ».

Des diplomates avaient déjà estimé qu’il y avait peu de chances que l’opposition syrienne revienne à la table des négociations si la trêve n’était pas mieux respectée et si l’aide humanitaire restait bloquée, notamment dans des villes assiégées.

Cette année, trois rounds de négociations indirectes qui sont censées trouver une issue au conflit syrien, se sont tenues à Genève. Ils butent sur la question cruciale du sort du président Assad, dont le départ est la principale revendication de l’opposition. Le dernier round, en avril, avait été interrompu après le retrait de la délégation des rebelles.

Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 280 000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.

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