RDC : la Monusco fait une « pause » dans l’offensive contre les FDLR

La Monusco a annoncé mercredi soir faire « une pause » dans son soutien à l’armée congolaise en vue de l’offensive contre les FDLR dans l’est du pays, confirmant les tensions entre New-York et Kinshasa au sujet de la nomination de deux généraux controversés appelés à diriger les opérations.  

Des soldats de la République démocratique du Congo (RDC), déployés près de Goma, en juin 2014. © AFP

Des soldats de la République démocratique du Congo (RDC), déployés près de Goma, en juin 2014. © AFP

Publié le 12 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Interrogé sur la coopération entre les Casques bleus et l’armée congolaise en vue de l’opération à venir contre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Charles Bambara, le porte-parole de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), a déclaré que ses troupes faisaient "une pause".

Mardi, un responsable des Nations unies à New York avait déclaré que l’ONU avait temporairement suspendu son soutien à cette opération après une controverse entre la Monusco et Kinshasa autour de la nomination de deux généraux appelés à jouer un rôle clé dans l’offensive, et que l’ONU accuse d’avoir un passé chargé en termes de violations des droits de l’Homme.

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Ultimatum de l’ONU

L’ONU affirme que ses règles internes ne l’autorisent pas à collaborer avec ces deux officiers et aurait donné jusqu’au 13 février à Kinshasa pour les remplacer, sous peine de voir les Nations unies retirer leur soutien à l’opération. Mais le gouvernement congolais a opposé jeudi une fin de non-recevoir à cet ultimatum, affirmant que pour être écartés de leur commandement, il faudrait que les généraux de brigade Bruno Mandevu et Sikabwe Fall aient fait "l’objet d’une condamnation" par la justice militaire, ce qui n’est pas le cas.

La communauté internationale avait donné jusqu’au 2 janvier aux FDLR pour se rendre et déposer les armes, faute de quoi les miliciens s’exposeraient à une opération militaire conjointe de l’armée congolaise et de la Monusco. Le 29 janvier, l’armée congolaise a annoncé qu’elle allait lancer seule l’offensive, la Monusco se contentant de promettre un soutien opérationnel, logistique et stratégique. Mercredi, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le chef de la Monusco, Martin Kobler, avait refusé de confirmer la suspension de la coopération entre l’ONU et les autorités congolaises en vue de l’opération "Sokola 2", destinée à mettre hors d’état de nuire les rebelles des FDLR.

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"On va trouver une solution"

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Aux journalistes qui lui demandaient ce que l’ONU reprochait aux deux généraux, Kobler avait répondu : "C’est une question qui est discutée entre la Monusco et le gouvernement, ce n’est pas discuté avec la presse." Semblant vouloir se donner du temps pour négocier avec les autorités congolaises, il avait affiché la volonté de la Monusco de "soutenir les opérations sur le plan stratégique, sur le plan logistique et sur le plan opérationnel". Martin Kobler avait aussi insisté à plusieurs reprises sur le fait que l’offensive contre les FDLR est au cœur du mandat donné à la Monusco par le Conseil de sécurité. "Je suis très confiant, on va trouver une solution", avait-il ajouté.

Plusieurs chefs des FDLR sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda et sont recherchés par la justice internationale et Kigali. Les membres les plus anciens de l’organisation sont présents depuis 1994 en RDC, où la milice est accusée de commettre des atrocités (meurtres, viols…) et des pillages contre les civils. La neutralisation des FDLR passe pour être une des clefs devant permettre le retour à une paix durable dans la région des Grands Lacs.

(Avec AFP)

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