Tunisie : nouveaux heurts dans le sud du pays
Les violences se sont poursuivies dans le sud de la Tunisie mercredi 11 janvier en dépit de la visite de deux ministres du gouvernement visant à calmer les tensions depuis la mort d’un manifestant dimanche.
Mise à jour jeudi 12 janvier 2015 à 11h27.
Le ministre des Finances, Slim Chaker, et le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Yassine Brahim, se sont rendus à Déhiba mercredi 11 février, où un jeune homme a été tué lors d’affrontements entre des manifestants et des policiers dimanche dernier. "Le conseil des ministres a chargé les ministres de se rendre sur les lieux pour s’enquérir de la situation et des revendications sociales", a dit le responsable de la communication du gouvernement, Mofdi Mseddi.
Les deux ministres devaient aussi se rendre à Ben Guerdane. Cependant, de nouveaux heurts ont opposé des jeunes manifestants aux forces de l’ordre dans cette ville située près de Ras Jedir, principal point de passage vers le Libye. Chaque jour depuis dimanche, les policiers sont visés par des jets de pierres.
Ces tensions sociales ont été créées par la saisie d’essence de contrebande mais s’inscrivent aussi dans le cadre d’une contestation plus large.
L’appel à la grève
Une grève générale a paralysé le sud de la Tunisie mardi 10 février. La grande majorité des commerces et des bureaux de la région de Tataouine sont restés fermés à la suite de l’appel à la mobilisation des syndicats, selon l’Union régionale du travail.
En plus d’une enquête sur le recours excessif à la force par les policiers lors des manifestations, les syndicats réclament:
- des créations d’emplois;
- la suppression d’une taxe de sortie du territoire tunisien imposée aux étrangers non-résidents qui nuirait au commerce entre la Libye et la Tunisie depuis octobre dernier;
- l’assouplissement des contrôles douaniers sur les transports de marchandises.
Le Sud tunisien, qui vit largement de divers trafics avec la Libye, se dit délaissé depuis des dizaines d’années par les autorités du pays.
Le gouvernement a fait savoir que la suspension de la taxe de sortie du territoire de 30 dinars, équivalente à 13,7 euros, imposée aux étrangers non-résidents, était à l’étude pour les ressortissants des États du Maghreb.
(Avec AFP)
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