Méditerranée : 300 migrants portés disparus au large de la Libye

300 migrants sont portés disparus après un naufrage mercredi au large des côtes libyennes, selon le récit de neuf survivants. Un drame qui vient s’ajouter à une longue série.  

Après une opération de sauvetage au large de Lampedusa, le 10 février 2015. © AFP

Après une opération de sauvetage au large de Lampedusa, le 10 février 2015. © AFP

Publié le 11 février 2015 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 12 février à 08h55.

La mer Méditerranée est sans doute la plus dangereuse du monde. Mercredi 11 février, ce sont 300 migrants qui ont été portés disparus à la suite du naufrage de deux embarcations au large de la Libye, selon le récit de neuf survivants secourus par les garde-côtes italiens.

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Selon les éléments recueillis par le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), quatre bateaux pneumatiques sont partis samedi d’une plage à 15 km de Tripoli en Libye, chargés chacun de plus d’une centaine de migrants venus d’Afrique sub-saharienne, essentiellement des hommes mais aussi des adolescents.

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Dans le premier bateau, 29 passagers sont morts de froid pendant leur sauvetage, dans des conditions extrêmes, par les garde-côtes italiens, qui ont conduit les survivants lundi sur l’île de Lampedusa.

Le deuxième bateau a chaviré et le troisième s’est dégonflé et a coulé. Deux passagers de l’un et sept passagers de l’autre ont été secourus par un navire marchand puis conduits mercredi matin à Lampedusa. Ils sont formels: leurs 203 compagnons de voyage se sont noyés.

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Et en l’absence de la moindre nouvelle du quatrième bateau, l’OIM et le HCR considèrent que ses passagers aussi sont portés disparus, vu la tempête qu’ils ont traversée.

"Ils étaient environ 420 au départ, on peut donc estimer le total des victimes à quelque 330", a déclaré à Flavio di Giacomo, porte-parole de l’OIM en Italie.

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"C’est une tragédie d’une ampleur énorme, qui nous rappelle de manière cruelle que d’autres vies sont en danger si on laisse ceux qui cherchent la sécurité à la merci de la mer. Sauver ces vies devrait être notre première priorité. L’Europe ne peut pas se permettre d’agir trop peu, trop tard", a lancé Vincent Cochetel, directeur du HCR pour l’Europe.

Selon les premiers éléments recueillis par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les candidats à l’immigration seraient partis samedi d’une plage libyenne, à bord de deux bateaux pneumatiques, chargés chacun de plus de cent personnes, qui ont chaviré probablement lundi.

Les drames se multiplient

Dans la même zone, les garde-côtes avaient déjà secouru dimanche un autre bateau parti de Libye et chargé d’une centaine de migrants. Sept d’entre eux étaient déjà morts de froid à l’arrivée des secours, et 22 autres avaient succombé pendant le long trajet vers Lampedusa.

Deux jours plus tôt, le 6 février, c’est au moins six personnes qui ont trouvé la mort suite au chavirement d’un bateau transportant 12 migrants clandestins au large des côtes occidentales turques. Le navire qui se rendait à l’île grecque voisine de Kos, a chaviré en Mer Egée alors qu’il se trouvait non loin de la province turque de Mugla. Six corps avaient été repêchés en mer.

À l’instar de la Libye, point névralgique de l’immigration subsaharienne, la Turquie est une importante zone de transit pour les migrants du Moyen-Orient et de l’Asie ainsi que pour les réfugiés qui fuient les zones de combat du Proche Orient.

2014 : une année noire pour les migrants en Méditerranée

L’année 2014 avait déjà été particulièrement meurtrière pour les migrants en Méditerranée. Plus de 3 000 personnes en quête d’une vie meilleure en Europe avaient péri, selon le HCR. L’un des drames les plus marquants s’est déroulé le 15 septembre dernier au large de Malte où une embarcation avait été délibérément coulée par ses passeurs. La quasi-totalité des migrants ont été portés disparus. Deux Palestiniens, qui ont survécu au drame ont assuré être partis le 6 septembre de Damiette, en Égypte, en compagnie de 500 autres personnes toutes originaires du Proche-Orient.

Le 26 aout 2014, 170 corps de migrants africains dont l’embarcation s’était retournée au large de la Libye ont été retrouvés près de la localité d’Al-Qarabole, à 60 kms à l’Est de Tripoli.

En octobre, ce sont encore des dizaines de migrants qui ont disparu au large des côtes libyennes après le naufrage d’une embarcation de fortune. La marine libyenne avait toutefois réussi à secourir 90 personnes parmi les 180 passagers qui étaient montés à bord de l’embarcation. Dix corps avaient alors été repêchés. Le bateau s’était retourné quelques minutes avant à moins de 5 km des côtes de la Libye.

Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), environ 150 000 personnes sont arrivées en Europe par la mer depuis le 1er en janvier 2014, soit plus du double que pendant l’année 2013.

(Avec AFP)

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Sur une côte de Tripoli, en Libye, le 25 août. © Xinhua/SIPA

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