L’Ouganda mettra bien fin à sa coopération militaire et policière avec la Corée du Nord
Après une série de couacs qui a émaillé la visite dimanche de la présidente sud-coréenne à Kampala, le ministre ougandais des Affaires étrangères a confirmé lundi soir la fin de la coopération militaire et policière avec la Corée du Nord.
« Contrairement à ce que les médias ont rapporté, l’Ouganda n’a pas rompu ses relations diplomatiques avec la Corée du Nord (…) La fin de la coopération policière et militaire n’entraîne pas la rupture des relations avec la Corée du Nord », affirme le Secrétaire permanent du ministère ougandais des Affaires étrangères James Mugumu dans un communiqué daté du 30 mai.
En tant que membre permanent de l’ONU, « l’Ouganda a été obligé de suspendre sa coopération militaire et policière avec la Corée et de soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU un rapport détaillé sur les actions engagées », ajoute le communiqué en référence aux sanctions adoptées le 2 mars, les plus lourdes jamais infligées à la Corée du Nord, après qu’elle ait procédé à son quatrième essai nucléaire au mois de février.
Des clarifications apportées suite à l’interview accordée dimanche soir à la chaîne de télévision ougandaise NBS par le ministre des Affaires étrangères Sam Kutesa, dont les propos ont été « sortis de leur contexte », dénonce le communiqué. « Sa réponse détaillée a été réduite quelques mots seulement, qui ont été compris des diplomates, et non par les médias locaux ».
Série de couacs
Le ministère ougandais des Affaires étrangères tente ainsi de mettre fin à la polémique soulevée par la visite de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye à Kampala le 29 mai, qui a donné lieu à une série de couacs au niveau de la communication ougandaise.
Dimanche, le colonel Shaban Bantariza, porte-parole adjoint du gouvernement ougandais, avait démenti les propos d’un porte-parole de la présidence sud-coréenne qui avait déclaré plus tôt dans la journée que des instructions avaient été données pour mettre en oeuvre « l’arrêt de la coopération militaire, policière et sécuritaire avec la Corée du Nord ». « Ce n’est pas vrai, c’est de la propagande », avait rétorqué le responsable ougandais, interrogé par l’AFP.
À travers un communiqué adressé le soir-même, la présidence ougandaise a fait savoir qu’elle confirmait les propos du porte-parole sud-coréen. « Le président Yoweri Museveni a indiqué que l’Ouganda appliquerait les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, ajoutant qu’il avait été déjà donné des ordres afin de mettre un terme à toute coopération policière et militaire avec la Corée du Nord », affirme le texte.
Une tentative de clarification éludée par les propos relativement flous du ministère des Affaires étrangères qui a déclaré, également dimanche soir, au micro de NBS : « Nous mettrons un terme à notre coopération avec la Corée du Nord en raisons des sanctions de l’ONU », ajoutant « notre politique est que nous sommes opposés à la prolifération nucléaire ».
L’Ouganda, allié historique de la Corée du Nord en Afrique
Depuis son indépendance, l’Ouganda entretien des relations diplomatiques de haut niveau avec la Corée du Nord, un allié historique. Yoweri Museveni, réélu en février pour un cinquième mandat, y a déjà effectué trois visites. En outre, il y a rencontré le défunt leader nord-coréen Kim Jong-Il, père de l’actuel dirigeant Kim Jong-Un. Depuis 2007, la Corée du Nord assurait des programmes de formation de la police et de l’armée ougandaises.
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