Les parts contestées d’Issad Rebrab dans « El Khabar » rétrocédées en bourse ?

Le rachat du groupe média « El Khabar » par l’entrepreneur algérien Issad Rebrab, contesté par le ministère de la Communication qui a déposé plainte en référé, a connu ce week-end un nouvel épisode avec l’annonce par le PDG de Cevital de son intention de placer en bourse la majorité du capital du groupe de presse.

Vue d’un étalage de journaux algériens, le 21 mai 2011, à Oran. © Maya-Anaïs Yataghène/Flickr

Vue d’un étalage de journaux algériens, le 21 mai 2011, à Oran. © Maya-Anaïs Yataghène/Flickr

Publié le 30 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Rebondissement dans l’affaire du rachat d’El Khabar. Tandis que le procès attend toujours son verdict, à Alger, après avoir été reporté pour la quatrième fois le 25 mai, le PDG de Cevital, Issad Rebrab, qui a annoncé avoir racheté la majorité du capital d’El Khabar début avril, a créé la surprise dimanche 29 mai.

Il a annoncé le placement prochain en Bourse des actions rachetées, en avril dernier, par sa société Ness Prod pour un montant de 4 milliards de dinars (environ 32 millions d’euros).

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« J’ai décidé d’introduire la majorité du capital du groupe El Khabar, y compris la chaîne de télévision KBC (comprise dans le rachat d’avril), à la Bourse d’Alger. Tous les Algériens qui défendent la liberté d’expression pourront devenir actionnaires […] » a-t-il d’abord informé, dimanche en début d’après-midi, sur ses comptes personnels Facebook et Twitter récemment ouverts.

Selon les chiffres de l’agence de presse officielle algérienne (APS), le capital du groupe El Khabar est estimé à 276 600 608 de dinars (environ 2,2 millions d’euros) répartis sur 3 026 parts dont 95 % sont détenues par la filiale Ness Prod.

Issad Rebrab a donné davantage de précisions sur les raisons de cette décision en fin d’après-midi, au cours d’une interview sur la chaîne d’information France 24.

« Ma seule ambition est le développement économique de l’Algérie, je n’ai aucune ambition politique », a martelé le milliardaire algérien, en se disant même prêt au « cas où cette opération boursière réussit, à placer les actions de la SAEC, la société éditrice du quotidien francophone Liberté » (dont le groupe du patron kabyle de 71 ans était déjà propriétaire).

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Les avocats contre-attaquent

L’annonce de l’introduction en bourse du capital d’El Khabar a immédiatement fait réagir les avocats du ministère de la Communication qui ont déconseillé, sur la radio algérienne, d’acquérir les actions du groupe El Khabar.  « Si vous décidez de racheter les actions, vous serez obligés de passer par le ministère pour avoir une autorisation comme l’exige l’article 19 du code de l’information », a averti Me Nadjib Bitam.

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Une déclaration jugée déplacée par Me Sadek Chaïb, membre du collectif d’avocats de défense d’El Khabar. « J’estime que les avocats du ministère de la Communication n’ont pas à menacer celles et ceux qui pourront répondre favorablement à l’opération en Bourse annoncée par Cevital », a déclaré à Jeune Afrique l’avocat. « D’autant que cette opération est tout à fait légitime sur le plan juridique » a poursuivi Me Chaïb.

« Encore un mois ou deux supplémentaires »

Interrogé sur les conséquences de cette décision, l’avocat d’El Khabar a indiqué que « cette nouvelle donne n’affectera en rien la tenue de l’audience annoncée pour le 8 juin prochain ».

Il prédit cependant un nouveau report du verdict. « Croyez-vous que l’affaire va être classée ou jugée le 8 juin ? C’est impossible », s’est exclamé Me Chaïb en estimant à un ou deux mois supplémentaires le délai pour le rendu du verdict. « Si le ministère de la Communication n’abandonne pas les poursuites d’ici là ».

Cevital est un conglomérat qui évolue dans multiples secteurs (agroalimentaire, automobile, logistique, distribution…). En 2014, le premier groupe privé algérien a réalisé un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de dollars et un résultat net de 347 millions de dollars.

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