Turquie : selon Erdogan, la contraception n’est pas faite pour les musulmans
Adepte des déclarations à l’emporte-pièce, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé lundi qu' »aucune famille musulmane » ne peut accepter la contraception et le planning familial, avant d’en appeler « aux mères pour accroître le nombre de Turcs ».
« Je le dis clairement (…) Nous allons accroître notre descendance (…) Dans ce cadre, le premier devoir appartient aux mères », a déclaré lundi 30 mai Recep Tayyip Erdogan depuis Istanbul. Avant de poursuivre : « On nous parle de contraception, de planning familial. Aucune famille musulmane ne peut avoir une telle mentalité ».
Le président conservateur est un habitué de ce type de déclarations très décriées par les défenseurs des droits des femmes. Par le passé, il avait déjà assuré que les femmes devaient avoir au moins trois enfants, et décrit l’avortement comme un « crime contre l’Humanité », mais aussi dénoncé la « trahison contre des générations de Turcs » que représente à ses yeux le planning familial.
Déclarations moyenâgeuses
« Je sais qu’il y en aura encore qui en seront gênés, mais pour moi la femme est avant tout une mère », avait déclaré Recep Tayyip Erdogan à l’occasion de la Journée des droits des femmes, le 8 mars.
L’opposition et les mouvements féministes turcs reprochent au régime du président islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, d’entretenir les violences contre les femmes avec des préjugés religieux. « Vous ne pourrez pas usurper notre droit à la contraception, ni nos autres droits, avec vos déclarations moyenâgeuses. Nous défendrons nos droits », a déclaré lundi sur Twitter le collectif « Kadin Cinayetleri », qui milite contre les violences faites aux femmes.
Le harem, »une école pour préparer les femmes à la vie »
Erdogan, père de quatre enfants, a déjà émis des propositions pour limiter le droit à l’avortement et la pilule du lendemain. La population turque a connu une très forte croissance ces dernières années. Le pays compte aujourd’hui environ 79 millions d’habitants.
La première dame, Emine Erdogan, est sur la même ligne que son mari. En mars 2016, elle avait ainsi estimé que le harem ottoman, rassemblant favorites et esclaves sexuelles à disposition du sultan, constituait « une école pour préparer les femmes à la vie ».
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