Sahara occidental : le Polisario annonce la mort de son chef Mohamed Abdelaziz
Le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, est décédé ce mardi des suites d’une longue maladie, a annoncé l’agence de presse officielle du Front, SPS.
Le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, est décédé mardi 31 mai des suites d’une longue maladie, selon l’agence de presse officielle du Front, SPS.
En raison de sa maladie, Mohamed Abdelaziz, 68 ans, s’était éloigné de la scène politique depuis plusieurs mois déjà. Le secrétariat général du Front, basé dans les camps de Tindouf, a décrété un deuil national de 40 jours.
Selon le règlement interne du Polisario, l’intérim sera assuré par le président du conseil national du Front, Khatri Addouh, dans l’attente de l’organisation d’un congrès extraordinaire qui désignera le futur chef de cette entité qui revendique l’indépendance du Sahara occidental.
Une famille divisée
Né à Marrakech en 1947, bachelier puis étudiant en médecine à Rabat jusqu’en 1973, il a été élu à la tête du secrétariat national du Front Polisario en 1976 et ensuite comme président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en 1982 . Inamovible, il a continué à cumuler ces deux postes jusqu’à son dernier jour pour défendre l’indépendance de l’ancienne colonie espagnole, avec le soutien de l’Algérie.
Fils de Khalili Mohamed El Bechir Erguibi, ancien sous-officier de l’armée marocaine (et qui vit toujours au Maroc), il a fait de la cause indépendantiste l’oeuvre de sa vie. Les intifadas qui agitent régulièrement les camps n’ont jamais pu l’atteindre, réussissant à chaque fois à museler ses opposants, dont beaucoup ont été poussés vers l’exil. Marié à une sahraouie algérienne (fille d’un élu de Tindouf), il a eu six enfants, qui résident presque tous au Maroc, à l’exception d’un seul, Lahbib, qui dirige la garde rapprochée de son président de père à Tindouf.
Un conflit historique
En Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil de huit jours et ouvert la réunion d’un Conseil des ministres par une minute de silence en hommage à son ancien protégé.
Le Maroc considère le Sahara occidental comme partie intégrante de son territoire et milite en faveur d’une large autonomie sous sa propre souveraineté tandis que le Front Polisario revendique son indépendance. Le conflit dure depuis 1976, date du retrait de l’Espagne, ancienne administration coloniale. Des combats ont éclaté par la suite entre le Maroc et le Front. Un cessez-le feu a été conclu en septembre 1991, sous la houlette de l’ONU, et une Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) a été créée afin de surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination.
Minurso
Mais le plan de l’ONU est bloqué depuis 1992 en raison des différences de points de vue entre les parties en conflit. Dernier événement en date: l’expulsion par le Maroc, le 20 mars, d’une partie du personnel civil de la Minurso en réaction aux propos du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui avait qualifié la situation dans la région du Sahara « d’occupation ». Le 29 avril, le Conseil de sécurité, profondément divisé sur ce conflit, a renouvelé le mandat annuel de la Minurso, tout en demandant au Maroc de permettre à cette dernière d’assurer son plein fonctionnement. Il a donné à Ban Ki-moon un délai de trois mois afin de mener les négociations avec la partie marocaine dans cet objectif.
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