Cameroun, Niger, Tchad : la carte des réfugiés terrorisés par Boko Haram
Les actions de Boko Haram dans le nord du Nigeria ont jeté plus d’une centaine de milliers de personnes sur les routes. « Jeune Afrique » fait le point sur les réfugiés au Cameroun, au Tchad et au Niger.
Avant même que les armées tchadienne, camerounaise, nigérienne ou béninoise ne s’engagent début février à unir leurs forces dans la lutte contre Boko Haram, la crise née de l’avancée du groupe islamiste radical était déjà régionale. Depuis janvier, selon les chiffres du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies, plus de 14 000 personnes ont en effet fui le nord-est du Nigeria vers le Tchad.
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Traversant le lac par canoë pour la plupart, ces réfugiés sont venus grossir les deux principaux camps installés au Tchad, dans la région de Bagasola et à Ngouboua. En plus de l’assistance fournie par des organisations humanitaires comme le HCR, la population locale a donné de la nourriture et de l’argent pour leur venir en aide.
Près de 50 000 réfugiés ont quant à eux trouvé refuge au Cameroun, dont environ 30 000 dans le seul camp de Minawao. Ils n’étaient que 6 000 fin août 2014.
C’est au Niger que les réfugiés s’avèrent les plus nombreux. Selon le HCR, ils seraient environ 70 000 à chercher un accueil dans les villages frontaliers du Nigeria. "Les gens ne veulent pas se rendre dans les camps", explique Damien Moreno, responsable du HCR au Niger. "Ils préfèrent rester près de la frontière et à proximité du lac Tchad plutôt que de s’avancer dans des zones plus désertiques, sans végétation", ajoute-t-il.
La situation pourrait toutefois changer avec la recrudescence des combats, notamment dans la région de Diffa. Le HCR a ainsi prévu l’accueil de milliers de réfugiés dans deux camps, à Sayam Forage, où 700 personnes résident déjà, et à Kabelawa, notamment pour accueillir les Nigérians ayant fui la ville de Bosso. Respectivement achevées en décembre 2014 et fin janvier 2015, ces deux structures sont conçues pour rassembler de 5 000 à 30 000 réfugiés environ.
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La crise dans le nord du Nigeria a également provoqué de nombreux déplacements de populations internes. Selon les Nations unies, au 15 janvier 2015, près d’un million de personnes ont quitté leur foyer dans les six États du nord-est du pays.
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Par Mathieu OLIVIER
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