CAN 2017 : Salif Keita, le footballeur qui fait rêver la Centrafrique
La qualification pour la CAN 2017 est à portée de rêve pour la Centrafrique. Deuxième du groupe B derrière la RD Congo, les Fauves de Bas-Oubangui affrontent l’Angola dimanche à Bangui. Une victoire placerait à coup sûr les Centrafricains en bonne position… Un espoir incarné par le chouchou des supporteurs : Salif Keita.
« Se qualifier, c’est ramener la paix et la cohésion. » Cette phrase, Salif Keita en a fait son credo dès le début des éliminatoires pour la CAN 2017. À 26 ans et après 21 sélections, le défenseur central s’affirme davantage à chaque confrontation et motive ses coéquipiers. « Salif a tous les atouts pour débloquer un match et déstabiliser l’adversaire », confirme le sélectionneur centrafricain des Fauves de Bas-Oubangui, Hervé Loungoundji.
Keita en a fait la démonstration contre Madagascar en mars. À dix minutes de la fin du match, la situation se complique pour la Centrafrique qui est menée 1-0, alors que la RD Congo bat l’Angola à Kinshasa (2-1). Sur un coup de pied arrêté, Salif Keita marque le but égalisateur – son deuxième en sélection. La Centrafrique obtient ainsi de justesse le précieux point qui lui manquait pour ne pas être éliminable.
Décisif en défense
Contre la RD Congo à Bangui en septembre 2015, il remet ça, mais en défense cette fois, permettant à son équipe de ne pas prendre de but. Résultat : 2-0 pour la Centrafrique. Les supporteurs scandent son nom. Et l’attaquant vedette Hilaire Momi de dire sa sérénité lorsque Salif Keita est présent : « Pour moi, il reste l’un des meilleurs défenseurs que le pays a connus. »
Après un début très compliqué lors de la première journée (lourde défaite à Luanda 4-0, en juin 2015), les Centrafricains sont relancés dans le groupe B. À deux points du leader – la RD Congo -, ils tiennent cette fois une bonne chance de qualification. Ce qui serait une première : le pays n’a jamais réussi à participer à la phase finale d’une compétition internationale.
Une qualification qui apporterait du baume au cœur de nombreux amateurs centrafricains de football, dont le pays est déchiré depuis trois ans par la guerre
Une qualification qui apporterait, c’est sûr, du baume au cœur de nombreux amateurs centrafricains de football, dont le pays est déchiré depuis trois ans par un conflit qui oppose les communautés chrétiennes et musulmanes.
En sélection, chrétiens ou musulmans, ça ne compte pas
Chrétien de mère et musulman de père, Salif Keita évite, lui, de parler de religion. « En sélection, chrétiens ou musulmans, ça ne compte pas. Notre objectif, c’est la qualification afin de rassembler tout le monde, tout le peuple centrafricain, autour de la victoire », martèle-t-il.
Signe de la confiance placée en lui, Salif Keita a été placé comme « patron » de la défense par Hervé Loungoundji sur sa liste des 23. « Les autres savent que le match contre l’Angola [dimanche 5 juin] nous est capital mais lui, encore plus. Il a la hargne de la gagne et un esprit unificateur », explique le sélectionneur.
Arrivé fin janvier au Daring Club Motema Pembe (RD Congo), en provenance d’El-Jadida au Maroc, Salif Keita sera en fin de contrat d’ici à trois mois. Et son rêve d’évoluer dans un championnat européen a peut-être aussi pour clé la participation à la CAN 2017 avec son pays.
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